Nous pensons que son portefeuille de marques leaders fortes dans plusieurs compartiments du marché mondial du luxe apporte à LVMH(« Wide Moat ») un rempart concurrentiel étendu et devrait lui permettre de créer durablement de la valeur pour ses actionnaires.
Un portefeuille de marques emblématiques
Dans la mode et la maroquinerie (plus de la moitié des bénéfices de l'entreprise), les actifs immatériels de LVMH sont adossés à la marque Louis Vuitton, plus que centenaire et mondialement reconnue, aux cycles de produits longs et à la distribution parfaitement maîtrisée, ainsi qu'à plusieurs marques plus petites mais emblématiques, telles que Fendi ou Loro Piana.
Dans les vins et spiritueux (17 % des bénéfices), LVMH bénéficie de fortes parts de marché et d'une notoriété de marque sur des niches de marché emblématiques. Les marques de LVMH sont ancrées dans les chaînes d'approvisionnement des distributeurs et jouissent d'un pouvoir de négociation avec les fournisseurs grâce à leur taille.
Les cycles de production longs et les besoins élevés en stocks de champagnes et de cognacs, ainsi que la limitation de l'offre en raison de la disponibilité des terres, créent des barrières pour les nouveaux entrants.
Dans les autres secteurs, LVMH a une taille moins importante, mais dispose de plusieurs marques fortes, telles que Dior et Guerlain dans les parfums et Bulgari et Tiffany dans la joaillerie.
Les marques de LVMH ont un bon historique de croissance, ayant pris des parts de marché à leurs concurrents dans la plupart des secteurs d'activité tout en maintenant une rentabilité solide.
Nous prévoyons que LVMH continuera de générer une croissance organique de 6 % à 7 % à moyen terme, tirée par l'augmentation de la richesse et des revenus à l'échelle mondiale, et qu'elle bénéficiera d'une croissance plus élevée pour ses marques plus petites.
Nous prévoyons une amélioration des marges à 27,5 % contre 26,7 % en 2021, tirée par une croissance toujours forte pour Louis Vuitton, une montée en puissance de la rentabilité des marques nouvellement acquises et un effet de levier opérationnel positif dans d'autres divisions.
Objectif de cours relevé
Nous relevons notre estimation de la juste valeur à 510 euros contre 394 euros par action pour LVMH, afin de refléter nos hypothèses de croissance plus optimistes pour sa marque la plus importante et la plus rentable, Louis Vuitton.
Nous nous attendons à ce que la marque progresse 3 points de pourcentage plus rapidement que la maroquinerie de luxe (en ligne avec sa surperformance historique de 10 ans), soutenue par un budget marketing, une reconnaissance de la marque et un pouvoir de négociation des prix élevé.
Nous prévoyons une modération de la croissance au cours des deux prochaines années pour refléter un ralentissement du marché américain.
Dans l'ensemble, cela signifie que nous prévoyons désormais une croissance des revenus de 8 % à 9 % pour Louis Vuitton au cours de la prochaine décennie, contre 4,7 % dans nos hypothèses précédentes. Nous supposons également une certaine compression des marges par rapport aux chiffres records de 2021, en raison de l’augmentation des investissements dans l'entreprise. Nous modélisons une marge opérationnelle d'environ 40 % pour Louis Vuitton comme un niveau durable.
Nous tablons sur une croissance de la division maroquinerie de 7 % à 8 % après 2020 avec une marge moyenne de 38 % (41,6 % en 2021), la solide performance de Louis Vuitton compensant la croissance rapide des marques plus petites et moins rentables.
Nous nous attendons à ce que le segment des vins et spiritueux progresse de 4 % à 5 % en milieu de cycle, tiré par un mélange égal d'augmentations de volume et de mix/prix, bénéficiant de la tendance à la premiumisation de l'alcool et de la pénétration croissante du champagne sur les marchés internationaux.
Nous nous attendons à ce que les marges soient relativement stables dans ce segment à 31 %-32 %, avec une certaine volatilité cyclique car le produit des augmentations de prix est réinvesti dans le marketing.
Nous tablons sur une croissance de 4,5% sur 10 ans pour la division parfums et cosmétiques. Nous nous attendons à ce que les marges de ce segment approchent les 14 %, toujours en-deçà des moyennes des leaders de l'industrie de la beauté, compte tenu de la gamme de produits, de la taille réduite, des investissements de croissance et de la valeur de marque inférieure de certaines marques.
Nous pensons que la distribution sélective devrait croître de 6 % par rapport à une base faible en 2021, la croissance plus élevée de Sephora étant compensée par la lenteur de la reprise du travel retail.
Notre hypothèse de croissance de 5 à 6 % dans les divisions montres et bijoux implique une croissance à un chiffre des revenus pour Tiffany et des marges atteignant environ 20 %.
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