La Bourse est un lieu étrange où les « lois » de l’économie n’ont guère de prise.
Un consommateur raisonné limite ses dépenses lorsque les prix montent (on le voit bien aujourd’hui avec l’inflation galopante et l’envolée du prix de l’essence par exemple), et accroît ses dépenses lorsque les prix baissent – et c’est en particulier le cas lors des périodes de soldes.
En Bourse, c’est exactement l’inverse qui se produit : les achats de titres (et la collecte des fonds) augmentent lorsque les prix montent et reculent lorsque les prix baissent.
Ce raisonnement totalement irrationnel a des explications d’ordre psychologique.
Les investisseurs sont en effet en proie à des biais psychologiques (bien documentés dans cette série d’articles) qui les font agir à l’encontre de leurs intérêts.
C’est exactement ce que l’on voit aujourd’hui.
Benjamin Graham répétait à l’envi que le pire ennemi de l’investisseur n’est autre que lui-même.
Très peu d’investisseurs sont prêts à investir en actions aujourd’hui, alors que tous se précipitaient en Bourse l’an dernier lorsque les cours montaient et que l’on entendait parler de nouveaux records de cotation pour certains actifs (crypto-monnaies en tête).
Et pourtant, c’est lorsque les prix chutent que les valorisations redeviennent attrayantes.
Certes, la Bourse anticipe le risque croissant d’une récession économique (aux Etats-Unis et sans doute ailleurs dans le monde) et son impact sur les résultats des entreprises.
Mais est-ce pour autant qu’il ne faut pas croire dans la capacité de certaines entreprises de se développer en dépit d’une conjoncture adverse ?
Les dirigeants d’entreprises rentables et dont le bilan est solide, et qui adoptent une optique de long terme, voient le plus souvent les phases de crise et de récession comme le meilleur moment pour investir et renforcer leur avantage concurrentiel.
Lorsqu’ils envisagent d’allouer le capital de leur entreprise, d’investir dans de nouvelles usines, ou d’engager des programmes de R&D, d’embaucher ou d’investir dans leur capital humain, ces dirigeants ne raisonnent pas à un trimestre ou un an, mais sur plusieurs années.
Or c’est bien sur le long terme (10, 15 ans et plus) que l’on peut évaluer les entreprises qui sont en mesure de créer durablement de la valeur, pas sur un ou deux ans : regardez pour <v<ous en convaincre de belles réussites industrielles (et boursières) comme Air Liquide, L’Oréal, Legrand, Dassault Systèmes ou BioMérieux (parmis tant d’autres cotées en Bourse à Paris).
Tout ce que l’investisseur a à faire c’est d’être discipliné, comprendre ce dans quoi il investit et être patient.
Car sur le long terme, une action n’est rien d’autre qu’un morceau d’entreprise.
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