Volatilité des prix du gaz
À la mi-juin, les prix de gros du gaz en Europe sont tombés à leurs niveaux d'avant la guerre en Ukraine, et ils ont doublé depuis, en raison de trois éléments.
Le premier et principal facteur a été la réduction de 60 % de la capacité du gazoduc Nord Stream 1 par Gazprom le 15 juin.
Le second a été la réduction d'environ 20 % de la capacité d'exportation du GNL américain à la suite d'une explosion au terminal d'exportation de Freeport LNG, entraînant une un arrêt des exportations pendant probablement la majeure partie du reste de l'année.
Le troisième vent contraire est une grève des travailleurs du pétrole et du gaz en Norvège le 4 juillet. Le 5 juillet, le gouvernement norvégien a annoncé la fin de la grève.
Bien que la consommation de gaz soit faible en été, ces événements rendent plus difficile l'objectif de réapprovisionner le stockage de gaz européen à 80 % d'ici novembre et soulèvent la possibilité de la fin du gaz russe en Europe l'hiver prochain.
Dans ce contexte, le fournisseur de gaz allemand Uniper a retiré ses prévisions pour 2022 le 29 juin, soulignant qu'il ne recevait que 40 % des volumes de gaz contractuellement engagés de Gazprom depuis le 16 juin et devait à son tour acheter les volumes manquants à des prix de marché élevés sans pouvoir répercuter les frais supplémentaires.
L'action Uniper a dégringolé de 41% depuis le 29 juin pesant sur Engie, qui a perdu 10%.
Deux histoires différentes
Pourtant, nous voyons ces réactions concomitantes comme peu justifiées.
Uniper achète annuellement 200 térawattheures de gaz russe, soit la moitié de ses volumes contractuels à long terme. En 2021, Gazprom a fourni 121 térawattheures de gaz à Engie, soit 20 % de son approvisionnement total.
Contrairement à Uniper, ce gaz est principalement acheté et vendu aux prix du marché, il n'y a donc pas de risque de prix.
Le seul risque porte sur jusqu'à 15 TWh de volumes court terme vendus un mois à l'avance.
Si les flux russes devaient s'arrêter, Engie devrait les acheter sur le marché, ce qui entraînerait une perte après impôts de 1,3 milliard d'euros selon nos estimations, soit une réduction de 0,5 EUR par action ou 3% de notre estimation de juste valeur de 16,5 euros qui nous maintenons.
Au regard de ces éléments, l’action Engie nous semble nettement sous-évaluée.
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