Correction des Bourses: pourquoi la France s’en sort ?

Comme le marché européen, la Bourse de Paris sans prime de valorisation alors qu’elle recèle de valeurs de croissance au potentiel de rebond plus important dans une optique de long terme.

Jocelyn Jovène 20.12.2022
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L’année 2022 a été éprouvante pour les investisseurs presque partout dans le monde.

Les détenteurs d’actions cotées en France ont toutefois mieux tiré leur épingle du jeu.

La Bourse de Paris n’a en effet cédé que 8,3% cette année (dividendes inclus) quand les actions européennes ont reculé de 12,7% et les actions mondiales de 12,8%.

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Cette surperformance relative est toutefois récente et s’explique principalement par des effets sectoriels.

Trois secteurs d’activité ont fait mieux que le reste du marché français : l’énergie, portée par TotalEnergies ou Engie (deux valeurs qui sont dans le vert à la date de publication de cet article) ; le luxe avec LVMH et Hermès (en recul de respectivement 7,1% et 4,3% depuis le début de l’année); et l’aéronautique-défense avec des entreprises comme ThalesAirbus ou Safran (+57,6%, -1,6% et +8,2% respectivement).

Dans notre scénario pour les actions européennes, nous indiquions que le maché européen disposait d’arguments pour surperformer en 2023 – en particulier des niveaux de valorisation relativement bas qui pourraient, s’ils rebondissent au cours de l’année prochaine, contrebalancer des estimations de résultats qui seront revues à la baisse pour tenir compte de l’environnement économique défavorable.

Cette analyse nous semble pouvoir s’appliquer aux actions françaises.

En focalisant l’attention sur l’indice CAC 40, ce dernier se traite sur un multiple de 12x les résultats attendus au cours des 12 prochains mois, contre une moyenne historique de 14x.

La décote de valorisation sur l’historique est de l’ordre de 14%, soit un ordre de grandeur comparable aux actions européennes.

Toutefois, si les actions françaises représentées par l’indice CAC 40 se traitent à des niveaux de valorisation comparables aux actions européennes, la composition sectorielle de l’indice montre un biais croissance/mixte marqué.

En d’autres termes, les investisseurs attribuent aujourd’hui le même niveau de valorisation aux grandes capitalisations françaises, qui ont un biais croissance/mixte plus marqué que le marché européen, marqué lui par un biais « value » plus important.

Dans un contexte de remontée des taux d’intérêt, les titres « Croissance » sont pénalisés par un risque de sous-performance accru.

A l’inverse, dans la perspective d’une fin des hausses de taux, qui pourrait survenir courant 2023, ces titres pourraient rapidement retrouver les faveurs des investisseurs.

 

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Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
Airbus SE138,00 EUR-1,40
Engie SA15,39 EUR-0,52Rating
Hermes International SA2 020,00 EUR1,66Rating
LVMH Moet Hennessy Louis Vuitton SE583,00 EUR1,41Rating
Safran SA220,10 EUR0,32Rating
Thales148,15 EUR-2,85Rating
TotalEnergies SE57,09 EUR-0,16Rating

A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.