PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les marchés analyseront cette semaine les résultats de plusieurs poids lourds de Wall Street ainsi qu'une série d'indicateurs économiques en Europe et aux Etats-Unis. Les commentaires des responsables de la Réserve fédérale (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE) sur l'évolution de l'inflation des deux côtés de l'Atlantique sont également très attendus, tout comme la décision de politique monétaire de la Banque du Japon.
Après un nouveau ralentissement de l'inflation en décembre aux Etats-Unis, les marchés espèrent un relèvement moins marqué des taux de la Fed lors de ses prochaines réunions, voire des baisses de taux plus tard cette année.
Ces anticipations ont entraîné un rebond des actions depuis le début de l'année, permettant à l'indice CAC 40 d'approcher ses sommets de début 2022.
Si le marché bénéficie de vraies bonnes nouvelles, comme une modération de l'inflation et une croissance plus solide que prévu à la fin 2022, il est trop tôt pour conclure que l'économie ne va pas ralentir nettement dans les prochains mois et que les tensions inflationnistes vont baisser rapidement, indiquent les analystes de LBPAM.
"Plein emploi mais inflation toujours élevée, la Fed ne peut faire moins que de conserver un biais restrictif", ajoute Oddo BHF.
Dans ce contexte, les prises de parole des responsables de la Fed seront écoutées avec attention cette semaine. Le premier à s'exprimer sera le président de la Fed de New York et vice-président à ce titre de la banque centrale américaine, John Williams, mardi soir.
Le président de la Fed de Saint Louis, James Bullard, sera interrogé le lendemain par le Wall Street Journal, avant les interventions des gouverneurs Lael Brainard et Christopher Waller, jeudi et vendredi.
La Banque du Japon en décalage
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, participera jeudi et vendredi à deux tables rondes au forum de Davos.
Dans un contexte de ralentissement de l'inflation en zone euro, les acteurs du marché écouteront avec attention les responsables de la BCE à Davos cette semaine, indique Daniel Lenz, analyste de DZ Bank, dans une note.
"Les acteurs du marché chercheront probablement à savoir si les responsables de la BCE s'en tiennent à la politique monétaire décidée en décembre ou s'ils prévoient d'assouplir leur position restrictive au vu des derniers chiffres, un peu moins élevés, de l'inflation", ajoute-t-il.
Mercredi, les regards se tourneront vers la Banque du Japon (BOJ) dont la politique ultra-accommodante semble en décalage avec celle de ses homologues mais aussi avec les chiffres de l'inflation, qui a atteint 4% au mois de décembre à Tokyo.
Le rendement de l'obligation d'Etat japonaise à dix ans a franchi vendredi dernier le plafond de 0,5% fixé par la BOJ voilà moins d'un mois, augmentant ainsi la pression en faveur d'un resserrement de la politique monétaire nippone.
"Nous pensons qu'il serait logique que la BOJ change rapidement de politique", sans attendre l'arrivée d'un nouveau gouverneur en avril, commentent les analystes de BlueBay.
La journée de mercredi concentrera également une série d'indicateurs économiques à surveiller, notamment les ventes au détail et les prix à la production de décembre aux Etats-Unis, ainsi que les chiffres définitifs de l'inflation en zone euro pour le même mois.
Les investisseurs auront déjà pris connaissance dans la nuit de lundi à mardi du produit intérieur brut (PIB) chinois pour l'ensemble de l'année écoulée.
Recul attendu des bénéfices du S&P 500
Wall Street est fermée ce lundi à l'occasion du Martin Luther King Day, laissant aux investisseurs le temps de digérer la première salve de résultats dans le secteur bancaire publiée vendredi.
Les publications se poursuivront mardi avec Goldman Sachs et Morgan Stanley.
Jeudi, ce sera au tour de Netflix de dévoiler ses chiffres du quatrième trimestre. Même si ces résultats pourraient être meilleurs que prévu, les banques et le secteur technologique continuent de pâtir des incertitudes macroéconomiques.
Les analystes tablent sur un repli de 2,2% en moyenne des bénéfices du S&P 500 au quatrième trimestre, par rapport à la même période de 2021.
En excluant le secteur de l'énergie, qui a bénéficié de prix exceptionnellement élevés, le recul des bénéfices du S&P 500 pourrait atteindre 6,7% au quatrième trimestre.
En Europe, Aéroports de Paris fournira lundi les chiffres de son trafic passagers en décembre et Renault dévoilera mardi ses résultats commerciaux pour 2022. Le
britannique Burberry publiera mercredi son chiffre d'affaires pour le trimestre clos le 25 décembre, ce qui donnera aux investisseurs un avant-goût des futures publications de poids lourds du luxe comme LVMH.
-François Schott, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: VLV
(Emese Bartha, Dow Jones Newswires, a contribué à cet article)
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