PARIS (Agefi-Dow Jones)--Après avoir profité la semaine dernière des discours moins offensifs des banques centrales, les marchés auront cette semaine les yeux rivés sur les résultats d'entreprises en Europe et sur quelques indicateurs clés dont l'inflation allemande.
Les tensions géopolitiques pourraient cependant se rappeler aux souvenir des investisseurs après une semaine meurtrière au Proche-Orient et des tensions diplomatiques entre les Etats-Unis et la Chine.
Le secrétaire d'Etat américain, Anthony Blinken, a annulé sa visite officielle à Pékin ce week-end suite au survol du territoire américain par un ballon chinois, soupçonné d'être un outil d'espionnage. L'engin a été abattu samedi. Pékin a qualifié la réaction américaine d'excessive et jugé qu'elle portait un coup aux relations bilatérales entre les deux pays.
C'est dans ce contexte que Joe Biden prononcera mardi son discours sur l'état de l'Union. Le président des Etats-Unis devrait mettre en avant la bonne résistance de l'économie américaine face au ralentissement mondial et insister sur les réalisations de ses deux premières années de mandat.
La publication vendredi d'un rapport sur l'emploi très supérieur aux attentes, avec un taux de chômage au plus bas depuis 53 ans, conforte cet argumentaire.
Cependant, « les indicateurs économiques avancés sont toujours conformes à notre opinion selon laquelle l'économie américaine sera bientôt en récession », indique Capital Economics.
Par ailleurs, la vigueur du marché du travail augmente la probabilité de nouvelles hausses des taux d'intérêt lors des prochaines réunions de la Réserve fédérale (Fed) alors que cette dernière a annoncé vouloir mettre fin à son cycle de resserrement monétaire d'ici à l'été.
Elle réduit également la probabilité de baisse des taux dans la seconde partie de l'année.
Pour tenter d'y voir plus clair sur l'évolution de la politique monétaire, les investisseurs guetteront mercredi le discours du président de la Fed de New York, John Williams, tandis que des membres de la BCE s'exprimeront mardi, jeudi et vendredi.
Les banques françaises et Credit Suisse passent au crible
Dans l'actualité des entreprises, neuf membres du CAC 40 livreront leurs résultats trimestriels cette semaine : TotalEnergies, L'Oréal, Vinci, ArcelorMittal, Legrand, Unibail-Rodamco-Westfield et les banques BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole.
Ailleurs en Europe, les investisseurs suivront les publications de Credit Suisse, Siemens, Unilever ou encore BP.
Renault présente ce lundi les détails de la refonte de son alliance avec les japonais Nissan et Mitsubishi.
L'accord-cadre négocié depuis de longs mois prévoit un rééquilibrage des participations croisées entre Renault et Nissan, ainsi que de nouveaux projets en Amérique latine, en Inde et en Europe.
Nissan investira jusqu'à 15% dans le capital d'Ampere, la filiale de Renault dédiée aux véhicules électriques et aux logiciels.
Sur le front macroéconomique, les investisseurs surveilleront la première estimation de l'inflation en Allemagne en janvier.
Cette estimation a été retardée en raison d'un problème technique, ce qui pourrait conduire à une révision à la hausse de l'estimation de l'inflation en zone euro pour janvier, selon Capital Economics.
En France, l'Institut national de la statique et des études économiques (Insee) publiera son point de conjoncture mardi en plein mouvement social contre la réforme des retraites.
Les chefs d'Etats et de gouvernements européens se réuniront en fin de semaine à Bruxelles pour envisager une riposte européenne à l'Inflation Reduction Act (IRA). Ce plan d'investissement dans la transition énergétique et la santé adopté en 2022 par le Congrès américain est jugé protectionniste de ce côté-ci de l'Atlantique.
En réponse, la Commission européenne propose de simplifier les procédures d'autorisation de nouveaux projets industriels et d'assouplir les règles relatives aux aides d'Etat. Mais le document préparatoire « est vague en ce qui concerne les nouveaux financements et s'appuie largement sur la réaffectation des fonds européens existants. Nous ne pensons pas que cela changerait la situation du développement des énergies renouvelables en Europe », indiquent les analystes de RBC Capital.
-François Schott, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: VLV
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