PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le producteur d'énergie TotalEnergies a annoncé mercredi une hausse de ses acomptes sur dividende au titre de l'exercice 2023 et son intention de racheter pour 2 milliards de dollars d'actions au premier trimestre, après avoir vu ses résultats profiter fin 2022 de prix des hydrocarbures toujours élevés, en dépit des dépréciations liées à ses intérêts en Russie.
"Le conseil d'administration a confirmé une politique de retour à l'actionnaire pour 2023 visant un 'pay-out' [taux de distribution, ndlr] entre 35% et 40%, qui combinera une augmentation des acomptes sur dividende de plus de 7% à 0,74 euro par action, et des rachats d'actions pour 2 milliards de dollars au premier trimestre", a indiqué le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, cité dans un communiqué.
TotalEnergies a en outre annoncé la distribution d'un solde de dividende au titre de 2022 de 0,74 euro par action, portant le dividende ordinaire total à 2,81 euros par action, soit une hausse de 6,5% par rapport à celui versé au titre de 2021.
Le groupe a par ailleurs confirmé le versement d'un dividende exceptionnel de 1 euro par action.
Le groupe a également décidé de réduire son capital "par voie d'annulation de 128.869.261 actions autodétenues représentant 4,92% du capital social", a-t-il indiqué.
"Cette opération n'a pas d'impact sur les comptes consolidés de TotalEnergies SE, le nombre moyen pondéré dilué d'actions et le bénéfice net par action", a précisé le groupe.
TotalEnergies prévoit en outre pour 2023 des investissements nets de 16 milliards à 18 milliards de dollars, dont 5 milliards de dollars dédiés aux énergies renouvelables et plus particulièrement 4 milliards de dollars pour des projets liés à l'électricité.
En 2022, le groupe a investi un montant total de 16,3 milliards de dollars, dont 4 milliards de dollars dans les énergies renouvelables.
En outre, TotalEnergies anticipe une croissance de sa production d'hydrocarbures d'environ 2% sur un an en 2023, pour atteindre 2,5 millions de barils équivalent pétrole par jour (Mbep/j). Ce chiffre exclut la production liée à la participation de TotalEnergies dans le groupe russe Novatek, qui n'est plus comptabilisée depuis le 31 décembre 2022. L'année dernière, la production de TotalEnergies s'est élevée à 2,77 Mbep/j, dont 0,3 Mbep/j lié à Novatek, après 2,82 Mbep/j en 2021.
Dépréciations russes
TotalEnergies a effectué ces annonces après avoir dégagé, au quatrième trimestre, un résultat net part du groupe de 3,26 milliards de dollars, contre 5,84 milliards de dollars pour la même période de 2021.
Ce chiffre prend en compte une dépréciation de 4,1 milliards de dollars liée à la participation minoritaire de 19,4% de TotalEnergies dans Novatek, portant le montant total de ces dépréciations à 14,8 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année.
Indicateur très suivi par les opérateurs de marché, le résultat net ajusté, qui retraite certains éléments comme les stocks de pétrole et les participations financières, s'est établi à 7,56 milliards de dollars au quatrième trimestre, après 6,83 milliards de dollars un an auparavant.
Selon le consensus établi par FactSet, les analystes anticipaient pour le quatrième trimestre un résultat net de 5,57 milliards de dollars et un résultat net ajusté de 7,76 milliards de dollars.
Après la publication de ces chiffres inférieurs aux attentes, le titre TotalEnergies cédait 1,8%, à 56,51 euros, en fin de matinée, sur un marché parisien en hausse de 0,8%.
"Avec des bénéfices, une croissance du dividende et des perspectives globalement conformes aux attentes du marché, nous considérons la publication comme neutre" pour l'action, indiquent les analystes de RBC Capital.
Pour l'ensemble de l'exercice 2022, Total a fait état d'un bénéfice net part du groupe de 20,53 milliards de dollars, contre un bénéfice de 16,03 milliards de dollars en 2021. Le résultat net ajusté s'est inscrit à 36,2 milliards de dollars, contre 18,06 milliards de dollars en 2021.
Ces résultats ont été soutenus par une forte progression des marges de raffinage et un meilleur taux d'utilisation des raffineries du groupe en Europe et aux Etats-Unis. Le résultat opérationnel net ajusté du secteur "raffinage-chimie" a été multiplié par 3,8 en 2022, à 7,30 milliards de dollars.
Au quatrième trimestre, ces activités ont toutefois vu leur résultat opérationnel net ajusté baisser de 23% par rapport au troisième trimestre, en raison de l'impact des grèves en France, d'une maintenance planifiée à la raffinerie d'Anvers, et de conditions de marché moins favorables dans la pétrochimie, a précisé TotalEnergies.
Rachat de Total Eren
En dépit d'une baisse de 2% de sa production d'hydrocarbures l'an dernier, TotalEnergies a également tiré profit de la flambée des prix du gaz. Grâce notamment aux capacités de regazéification du groupe en Europe, les ventes de gaz naturel liquéfié (GNL) ont progressé de 15% sur l'année écoulée et le résultat opérationnel net ajusté des activités "integrated gas, renewables & power" a quasiment doublé, à 12,14 milliards de dollars.
Par ailleurs, le flux de trésorerie d'exploitation de l'activité électricité ayant progressé pour atteindre le seuil de 1 milliard de dollars en 2022, TotalEnergies a décidé de présenter cette activité, baptisée "iPower", séparement du bloc gaz, biogaz et hydrogène au sein de la division "integrated gas, renewables & power" à compter du premier trimestre 2023.
Lors d'une conférence avec des journalistes, Patrick Pouyanné a également annoncé que TotalEnergies allait exercer cette année une option d'achat sur les 70% qu'il ne détient pas encore dans le capital du producteur d'électricité Total Eren. Les modalités de l'opération n'ont pas été précisées.
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