Engie a enregistré des résultats record en 2022 et fait état de prévisions supérieurs aux attentes.
Nous ne prévoyons pas de modifier sensiblement notre estimation de la juste valeur de 18 euros par action.
La société versera un dividende de 1,4 euro par action, soit 65 % de plus qu'en 2021, ce qui implique un rendement de 10 %.
La normalisation des bénéfices attendue en 2023 indique un dividende de 1,08 euro, impliquant toujours un rendement confortable de 7,9 %, reflétant la sous-évaluation importante des actions.
Le résultat net récurrent 2022 a bondi de 78 % pour atteindre 5,2 milliards d'euros, dans la fourchette d'orientation de 4,9 à 5,5 milliards d'euros, légèrement au-dessus du consensus de 5,1 milliards d'euros mais en dessous de nos 5,36 milliards d'euros.
L'EBIT ordinaire a bondi de 47% à EUR 9 milliards au cours de l'année mais a diminué de 12% au quatrième trimestre principalement en raison de l'impact de nouvelles taxes inframarginales.
Conformément à ses pairs, le principal moteur de croissance en 2022 a été l'activité de négoce appelée ventes mondiales de gestion de l'énergie, dont l'EBIT a plus que quintuplé grâce à la volatilité extrême des prix des matières premières.
Engie relève ses objectifs de résultat net récurrent pour 2023 de 3,2-3,4 milliards d'euros à 3,4-4 milliards d'euros.
Le point médian de 3,7 milliards d'euros de ce dernier implique une baisse de 29 % par rapport à 2022, principalement tirée par la normalisation des bénéfices de GEMS.
C'est 2 % de moins que le consensus à 3,8 milliards d'euros.
La majeure partie de l’écart est due à des coûts financiers plus élevés en raison de la hausse des taux d'intérêt et de la dette.
Le point médian de l'objectif de résultat net récurrent de 4,4 milliards d'euros pour 2025 est supérieur de 36 % à notre estimation de 3,4 milliards d'euros et de 29 % au-dessus du consensus.
L'un des principaux moteurs de notre baisse est notre hypothèse d'un prix de l'électricité européen normalisé de 60 euros/MWh, alors que les prévisions du groupe sont basées sur les prix à terme de l'électricité à fin 2022.
Ils ont diminué depuis le début de l'année, ce qui implique une baisse des prévisions, mais restent bien au-dessus de 60 EUR/MWh, ce qui implique une hausse de nos estimations.
Engie indique que les bénéfices de GEMS se stabiliseront bien au-dessus des niveaux d'avant 2022 grâce à de nouveaux actifs comme les batteries et à une volatilité qui devrait rester élevée.
Nous nous attendions à un retour aux niveaux d'avant 2022.
Dans l'ensemble, nous relèverons nos estimations pour 2025, bien qu'en deçà des prévisions du groupe.
Cela augmentera nos estimations à long terme.
Cependant, l'impact de valorisation positif sera compensé par l'augmentation de 3,3 milliards d'euros des provisions nucléaires en 2022 qui avait été annoncée en décembre dernier.
Engie prévoit de dépenser 22 à 25 milliards d'euros pour des investissements de croissance sur 2023-25 ou 7,8 milliards d'euros par an, soit 50 % de plus que le plan 2021-23.
L'augmentation provient principalement des énergies renouvelables pour lesquelles l'entreprise entend investir 13 à 14 milliards d'euros, soit deux fois plus que dans le plan précédent.
Le groupe confirme néanmoins ses objectifs annuels d'ajouts de capacités renouvelables de 4 gigawatts sur 2023-25 et de 6 GW entre 2026 et 2030.
Au total, cela implique des coûts unitaires de construction de 1,13 M€/MW contre 0,6 M€/MW dans le plan précédent à cause de l'inflation.
En revanche, le groupe vise un spread de taux de rentabilité (TRI) sur coût du capital (WACC) de 200 points de base, en ligne avec la guidance précédente, ce qui signifie que l'inflation des coûts de construction sera compensée par la hausse des contrats d'achat d'électricité, ce qui n'est pas irréaliste.
Sur la période 2022-25, Engie devra augmenter sa dette financière nette de 15 milliards d'euros car ses flux de trésorerie d'exploitation et ses cessions seront trop faibles pour financer des investissements élevés, des dividendes et la sortie du nucléaire.
Cela n'est pas préoccupant, car l'endettement du groupe était bien inférieur à ses pairs à fin 2022 avec une dette financière nette/EBITDA et une dette économique nette/EBITDA de 1,8 et 2,8, respectivement.
Même si ce dernier va augmenter, il restera en dessous de 4 fois d'ici 2030 selon Engie.
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