Après une année de surperformance (graphique), les stratégies privilégiant la recherche de rendement devraient continuer à enregistrer de bonnes performances en 2023, selon une étude de la banque Jefferies publiée le 22 mars, grâce notamment à la capacité de nombreuses entreprises de maintenir un flux de dividendes réguliers.
Toutefois, une moindre couverture par les cash-flows disponibles des entreprises, le risque d’une récession des profits et un environnement macro-économique plus compliqué devraient peser sur la croissance des dividendes.
Après une progression de 8,1% dans le monde en 2022 (dont +10,2% en Europe), Jefferies estime que les dividendes versés par les entreprises dans le monde ne devraient plus croître que de 2,9% cette année, avec une croissance plus solide en Europe (6%) et aux Etats-Unis (5,1%).
Ces prévisions s’appuient sur les données de consensus.
« Le ralentissement de la croissance mondiale, une liquidité moins abondante, des taux d’intérêt plus élevés et une récession des profits sont des défis significatifs », note Jefferies.
Aux Etats-Unis, l’attention des investisseurs s’est davantage portée sur les rachats d’actions, qui ont atteint un record l’an dernier à 936 milliards de dollars au niveau de l’indice S&P 500.
Toutefois, la dynamique de progression des dividendes y semble relativement bien établie. Au cours des 50 dernières années, les dividendes réinvestis ont représentés 78% de la performance totale de l’indice MSCI USA, estime Jefferies.
En Europe, le rôle des dividendes est sans doute encore plus important qu’outre-Atlantique.
« Sur un gain total de 168% depuis 2001, les dividendes réinvestis ont représenté 138 points de pourcentage, soit 82% du rendement total », note la banque.
Investir pour le rendement devrait logiquement rester une thématique porteuse cette année.
« En dépit d’une performance de près de 5% pour le monétaire américain, investir dans les dividendes en Europe reste avantageux car 24% des titres cotés ont un rendement du dividende supérieur à la moyenne européenne et parce que l’Europe devrait afficher la plus forte croissance des dividendes cette année », précise Jefferies.
En Asie, en revanche, le poids des dividendes dans la performance des indices boursiers est très modeste (60% sur une performance totale de 477% depuis 2001).
La banque estime toutefois que les dividendes [versés en Asie] devraient être plus « résilients compte tenu d’une croissance des résultats plus solide, de taux de distribution plus faibles et de bilans et d’une génération de flux de trésorerie solides. »
Sur plus longue période, les stratégies privilégiant les dividendes n’ont pas toujours fait mieux que l’ensemble du marché.
Au cours des cinq derniers exercices, les fonds gérants des stratégies de rendement en Europe ont enregistré un gain cumulé de 23% contre 29% pour les stratégies actions européennes mixtes (sans biais de style) et 34% pour l’indice Morningstar Europe.
Les investisseurs n’ont pas toujours conscience que le dividende n’est qu’une part des profits générés par une entreprise et qu’il dépend non seulement de la santé financière de l’entreprise, mais également de la décision souveraine du conseil d’administration
S’il peut constituer un argument important dans la communication financière d’une entreprise cotée en Bourse, le dividende ne devrait pas être le seul critère d’investissement retenu.
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