Kenvue brise la torpeur des introductions en Bourse aux Etats-Unis

La faiblesse actuelle des introductions en Bourse (IPO) outre-Atlantique a sans doute joué en faveur de Johnson & Johnson et de sa filiale, Kenvue.

Agefi/Dow Jones 05.05.2023
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Crédit photo: Kenvue

PARIS (Agefi-Dow Jones)--La faiblesse actuelle des introductions en Bourse (IPO) outre-Atlantique a sans doute joué en faveur de Johnson & Johnson.

Kenvue, sa filiale qui regroupe les activités de santé grand public du groupe pharmaceutique américain, a bien débuté son parcours boursier sur le New York Stock Exchange (Nyse) en progressant jeudi de 22,3% à près de 27 dollars. Son prix d'introduction avait été fixé la veille à 22 dollars par action, correspondant à la partie haute de la fourchette de 20 dollars à 23 dollars annoncée le mois dernier. La taille de l'offre a en outre été portée à 172,8 millions d'actions, contre une prévision initiale de 151,2 millions de titres mis en vente, ce qui lui a permis de lever 3,8 milliards de dollars (3,45 milliards d'euros).

Sur la base du prix d'introduction, la capitalisation boursière de Kenvue s'élevait à 41 milliards de dollars et elle dépassait même 50 milliards de dollars à la clôture de Wall Street, ce qui en fait la plus importante IPO américaine depuis celle de Rivian Automotive en novembre 2021. Selon des données compilées par Bloomberg, le rythme des IPO sur les quatre premiers mois de 2023 a atteint un plancher de sept ans aux Etats-Unis.

Une participation de 89,6% conservée par J&J

Si l'option de surallocation est intégralement exercée par le syndicat de placement composé d'une vingtaine de banques, "Johnson & Johnson conservera une participation de 89,6% au capital de sa filiale à l'issue de l'opération qui devrait être bouclée le 8 mai", ont précisé les deux entreprises dans un communiqué commun.

La maison mère, qui a annoncé voici près de 18 mois le projet de séparer sa branche de santé grand public, souhaite se désengager totalement du capital de Kenvue d'ici à fin 2023 pour permettre à la nouvelle entité de gagner sa pleine autonomie financière.

Kenvue commercialise des médicaments en vente libre, des pansements, des produits pour bébés, comme le shampooing Johnson's Baby, et des marques de soin de la peau, comme Aveeno et Neutrogena.

Son chiffre d'affaires a atteint 14,95 milliards de dollars en 2022, soit 15,7% des ventes totales de J&J, tandis que sa marge nette s'est établie à 10%. Selon le consensus d'analystes interrogés par Factset, le chiffre d'affaires du groupe scindé devrait progresser d'environ 4% cette année, puis de respectivement 2% et 3% en 2024 et 2025.

Un secteur très concurrentiel

Cette croissance modérée s'explique par l'environnement très concurrentiel dans lequel il évolue. Parmi ses principaux rivaux, on trouve son compatriote Procter & Gamble, les branches de santé grand public du français Sanofi et de l'allemand Bayer, ou encore Haleon, coentreprise ayant l'an dernier fait l'objet une scission décidée par ses co-actionnaires GSK et Pfizer.

Si le laboratoire britannique a conservé une participation de seulement 6% dans Haleon, Pfizer a fait savoir mercredi qu'il comptait céder graduellement sa participation de 32% en vue de réduire sa dette et d'accroître la rémunération de ses actionnaires, ce qui pourrait déboucher sur un afflux important de titres émanant d'entreprises ayant un profil similaire.

"Nous continuons de penser que le groupe Haleon a une exposition au secteur de la santé grand public plus attrayante que celle de Kenvue", ont indiqué jeudi dans une note les analystes de Credit Suisse.

Les perspectives de Kenvue sont en outre assombries par des plaintes susceptibles d'être déposées à son encontre hors des Etats-Unis et du Canada dans l'affaire du talc contaminé qui n'a toujours pas été réglée par sa maison mère.

Le 3 mai, un juge fédéral américain a ordonné une nouvelle série de pourparlers entre J&J et les avocats de plaignantes ayant rejeté une offre de dédommagement de 8,9 milliards de dollars.

Cette offre vise à mettre fin à des dizaines de milliers de poursuites émanant de femmes accusant l'entreprise d'avoir commercialisé durant plusieurs décennies de la poudre pour bébé contaminée à l'amiante, ce qui a entraîné selon celles-ci de nombreux cas de cancers ovariens.

-Yves-Marc Le Réour, L'Agefi ed: VLV

L'Agefi est propriétaire de l'agence Agefi-Dow Jones

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Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
Bayer AG19,52 EUR-0,13Rating
Haleon PLC372,40 GBX1,03Rating
Johnson & Johnson155,50 USD1,56Rating
Pfizer Inc25,13 USD0,76Rating
Procter & Gamble Co172,75 USD1,09Rating

A propos de l'auteur

Agefi/Dow Jones  est une agence de presse financière basée à Paris.