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PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les investisseurs espèrent cette semaine la conclusion d'un accord politique sur le relèvement du plafond de la dette aux Etats-Unis et guetteront également les commentaires de banquiers centraux face au ralentissement de l'économie.
Le président des Etats-Unis, Joe Biden, a écourté sa tournée en Asie afin de reprendre au plus vite des discussions difficiles sur la dette avec les représentants de l'opposition républicaine au Congrès. Il doit notamment rencontrer lundi le chef de file des républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy.
Les deux responsables se sont déjà parlé dimanche, le républicain évoquant une discussion "productive". Cependant, Kevin McCarthy a souligné que les positions de chaque camp dans les négociations restaient éloignées. Les républicains réclament une baisse des dépenses de l'Etat fédéral l'année prochaine, ce qui pourrait remettre en cause une partie des mesures déjà annoncées par Joe Biden.
Au cours du week-end, la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a de nouveau prévenu qu'un échec des discussions aurait de lourdes conséquences économiques pour les Etats-Unis, qui risquent de se trouver dès le 1er juin à court d'argent pour payer leurs créanciers.
L'agence Moody's Analytics prévoit qu'un défaut de paiement conduirait à la perte de plus de 7 millions d'emplois et ferait passer le taux de chômage au-dessus de 8%. Les actions américaines pourraient dévisser de 20%, selon l'agence. Une défaillance se répercuterait également sur les marchés internationaux, notamment sur les actifs libellés en dollar, ajoutent les analystes de Coface.
Les investisseurs ne semblent pas prêter trop de crédit à un tel scénario. Si les coûts d'assurance contre un défaut des Etats-Unis (Credit Default Swaps ou CDS) ont bien augmenté ces derniers jours, l'indice S&P 500 évolue à un plus haut depuis neuf mois, tandis que le DAX 40 allemand a touché vendredi un nouveau plus haut historique.
"L'histoire a montré qu'à chaque fois que la question du plafond de la dette est abordée, les hommes politiques gesticulent mais finissent toujours par revenir à la raison et par repousser le problème à plus tard", commente Naeem Aslam, directeur des investissements chez Zaye Capital Markets.
Fed et BCE sur des trajectoires différentes
Mis à part les discussions sur la dette, l'évenement le plus attendu de la semaine est, selon lui, la publication du compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale (Fed), mercredi soir.
"Les traders veulent savoir si le président de la Fed [Jerome Powell, ndlr] pense vraiment ce qu'il a dit la semaine dernière, à savoir que les taux d'intérêt aux Etats-Unis n'ont peut-être pas besoin d'être augmentés autant que beaucoup l'ont pensé", souligne Naeem Aslam.
Jerome Powell a déclaré vendredi que la banque centrale américaine aurait sans doute moins besoin de relever ses taux d'intérêt à l'avenir compte tenu des récentes turbulences dans le secteur bancaire.
Les marchés anticipent un statu quo lors de la prochaine réunion de la Fed, les 13 et 14 juin prochains, à moins que de nouveaux indicateurs viennent contredire l'hypothèse d'un net ralentissement de l'économie au deuxième trimestre. Cette semaine, les investisseurs seront particulièrement attentifs à l'indice PCE, l'une des mesures préférées de la Fed en matière d'inflation, qui sera publié vendredi.
D'autres indicateurs seront publiés d'ici là, notamment les indices PMI flash de mai en zone euro et aux Etats-Unis, la deuxième estimation du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis au premier trimestre, ainsi que les promesses de vente de logements et les inscriptions hebdomadaires au chômage, toujours aux Etats-Unis.
En Europe, les marchés suivront mercredi le discours de Christine Lagarde à l'occasion des 25 ans de la Banque centrale européenne (BCE), à la recherche d'indications sur la prochaine décision de politique monétaire. L'une des membres du directoire de la BCE, Isabel Schnabel, a estimé vendredi que d'autres hausses de taux étaient nécessaires pour ramener l'inflation en zone euro vers l'objectif de 2% poursuivi par l'institution. Jeudi, le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, présentera le rapport annuel de l'institution devant les députés européens.
Dans l'actualité des entreprises, la saison des résultats trimestriels laisse place à celle des assemblées générales. Celle de TotalEnergies, vendredi, sera particulièrement surveillée alors qu'un groupe d'investisseurs entend peser sur la stratégie climatique du groupe, jugée insuffisante.
-François Schott, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: VLV
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