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Carrefour a annoncé mercredi soir le rachat pour 1,05 milliard d’euros des enseignes Cora et Match en France auprès du groupe belge Delhaize.
Les actifs repris comprennent 60 hyparmchés, 115 supermarchés et 24.000 salariés. L’ensemble a réalisé un chiffre d’affaires de 5,2 milliards d’euros (4,3 milliards hors essence) et un EBITDA de 189 millions d’euros (pre-IFRS 16), selon le communiqué de presse de Carrefour.
Cette transaction permet au groupe d’Alexandre Bompard de ne pas se laisser distancer dans la consolidation en cours du marché français.
Les deux parties avaient signé en avril dernier un accord permettant à Carrefour de reprendre un ensemble de magasins Cora auprès de Louis Delhaize situés en Roumanie.
La finalisation de la transaction est attendue à l'été 2024.
Il s'agirait de la plus grosse acquisition de Carrefour en France depuis plus de vingt ans.
Les trois enseignes détiendraient une part de marché de 22,5%, et se hisseraient au niveau du leader actuel, E.Leclerc.
Jeudi en Bourse, l’action Carrefour progresse en ligne avec le reste du marché, gagnant 0,7%. Depuis le début de l’année, elle gagne 11,8%, contre une hausse de 13,8% pour l’indice CAC 40.
Le parc de magasins repris « présente une très forte complémentarité géographique avec celui de Carrefour, avec des parts de marché particulièrement importantes dans les régions Grand Est et Nord de la France », note Carrefour, qui juge les enjeux de concurrence "limités".
Cette opération intervient alors que Casino, autre acteur significatif de la distribution, est en proie à d’importantes difficultés financières et fait l’objet de deux projets de reprise.
Carrefour table sur des synergies annuelles de 110 millions d'euros à moyen terme, dont la moitié proviendra de l'optimisation de la performance commerciale des enseignes, l'autre d'économies dans les achats non marchands et les dépenses marketing.
Les coûts d'intégration sont évalués à 200 millions d'euros.
La transaction sera relutive sur le bénéfice net ajusté du groupe « dès la première année », a également précisé le groupe.
UBS calcule que post-synergies et coûts d’intégration, la transaction est valorisée 4,2x l’EBITDA.
La banque salue cette opération « dans un marché très fragmenté. »
« Avec Cora, Carrefour acquiert un opérateur petit mais de qualité disposant de nombreux actifs et à des conditions de prix attrayantes », observe de son côté Jefferies.
« Nous attendions un redéploiement rapide de capital après la cession de Taiwan. Cela semble un mouvement opportun », ajoute le courtier.
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