Depuis cet été, les Bourses mondiales font du surplace, en grande partie à cause de la situation en Chine où les perspectives de croissance se sont détériorées au cours des derniers mois.
Pourtant, malgré les incertitudes sur l’économie mondiale, une inflation élevée (quoi que en repli), la guerre en Ukraine ou les tensions entre les Etats-Unis et la Chine, les investisseurs font preuve d’un optimisme qui étonne.
Ainsi, depuis le début de l’année, les indices actions ont bien progressé et ont préservé leurs gains : l’indice Morningstar Global Markets gagne 12,3% depuis le début de l’année (au 8 septembre 2023), aidé par le rebond des actions américaines (+16%), elles-mêmes portées par le segment de la technologie.
Comme nous l’avons déjà mentionné, une déconnexion croissante s’est opérée outre-Atlantique entre les valeurs de technologies et le reste du marché – l’envolée du cours de Bourse du fabricant de puces NVIDIA n’a fait qu’amplifier cette tendance récemment.
Autre indice de la complaisance des investisseurs, les indices de volatilité se situent à des niveaux historiquement bas – que rien ne semble perturber.
Le marché obligataire, en rémunérant davantage les détenteurs d’obligations à 2 ans qu’à 10, semble lui indiquer qu’il voit toujours l’économie américaine entrer en récession.
Les investisseurs – comme notre économiste Preston Caldwell – font de fait le pari que l’économie américaine ralentira mais parviendra à éviter une récession majeure tandis que la Fed pourra abaisser ses taux l’an prochain.
Le consensus est que les taux directeurs de la Fed, à leur plus haut depuis 22 ans, n’ont sans doute pas totalement réalisé leur plein impact sur l’économie américaine. De là à envisager un « soft landing »…
Il y a de fait une claire préférence des investisseurs pour les actions des pays développés (les actions américaines se traitent sur un multiple de 19-20x contre une moyenne historique de 16x ; les actions européennes sont plus en retrait à 12-13x contre une moyenne historique de 14x) au détriment des marchés émergents, et en particulier de la Chine, qui ne parvient pas à rassurer sur sa capacité de rebond à court et moyen terme.
Pour construire leur allocation de portefeuille, les investisseurs sont donc pris dans une situation inconfortable : privilégier les actifs risqués qui ont bien performé, grâce à des fondamentaux relativement bien orientés jusqu’ici ou se montrer plus « contrariants » et regarder du côté des actifs qui ont sous-performé, dans l’attente d’une amélioration des fondamentaux des pays concernés, en particulier de la Chine.
Pour compliquer la situation, les investisseurs sont dépendants de la position des banques centrales, la Fed et la BCE en particulier, pour savoir si l’une et l’autre sont bien arrivées au terme de leur cycle de resserrement monétaire, permettant d’envisager une pause, avant une nouvelle phase de baisse qui ne manquera pas d’arriver en 2024 ou 2025, selon la vigueur de la récession ou du ralentissement attendu.
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