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PARIS (Agefi-Dow Jones)--Apple est-elle encore une entreprise innovante ?
Les fans de la marque à la pomme ont découvert cette semaine la nouvelle version de son produit phare, l'iPhone 15, ainsi qu'une nouvelle déclinaison de sa montre connectée, l'Apple Watch, lors d'un événement organisé au siège du géant technologique américain à Cupertino, en Californie.
Apple n'a pas présenté d'innovations fracassantes mais le groupe a, contre toute attente, revu à la baisse le prix de ses iPhone en Europe et les a laissés inchangés aux Etats-Unis.
Une stratégie inattendue qui marque peut-être un affaiblissement de son pouvoir de fixation des prix, ou « pricing power » en anglais.
Les analystes pariaient sur une hausse sensible du prix de l'iPhone 15 pour que la firme améliore sa rentabilité.
Mais malgré l'inflation des intrants, seul le modèle le plus haut de gamme, l'iPhone 15 Pro Max, verra son prix augmenter, de 100 dollars.
Ces annonces ont été faites dans un contexte tendu pour Apple : le marché des smarpthones a baissé de 9% sur un an au deuxième trimestre, selon le cabinet Counterpoint.
En Chine, le troisième marché du groupe, qui représente 20% de son chiffre d'affaires, des informations de presse ont récemment fait état d'une interdiction pour les fonctionnaires d'utiliser des appareils Apple.
Si ces informations ont été démenties par le gouvernement chinois mercredi, le doute subsiste sur la capacité d'Apple à pousser sa marque sur ce territoire. Apple est aussi confronté à la concurrence de Huawei, son principal rival en Chine.
Les investisseurs se demandent par ailleurs si la société, à l'origine d'innovations mythiques comme le Mac, l'iPad et l'iPhone, peut encore effectuer des bonds technologiques et si la première capitalisation boursière au monde peut encore augmenter sa rentabilité.
« Nous n'avons pas de 'Gafam' [un acronyme regroupant Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, ndlr] dans notre portefeuille, à l'exception de Microsoft, en raison de certains fondamentaux : risque de croissance insuffisante, besoin de financements et risques réglementaires », indique Zehrid Osmani, responsable 'Global Long-Term Unconstrained' chez Martin Currie, une filiale de Franklin Templeton.
« Si on prend [la valeur] Apple, il y a, selon nous, de meilleures opportunités d'exposition à l'écosystème Apple - avec une entreprise comme ASML -, qui présentent un risque concurrentiel moins important », ajoute-t-il en précisant que le fabricant néerlandais d'équipements pour l'industrie des semi-conducteurs représente 9% de son portefeuille.
Les analystes s'interrogent aussi sur le cycle réduit des nouveautés des terminaux d'Apple, qui pousse les consommateurs à remplacer moins souvent leurs téléphones.
La promesse du zéro carbone
Dans ces annonces moroses, Apple a toutefois réitéré des annonces fortes sur le terrain de l'environnement. C'est un des premiers géants technologiques qui communique sur des produits neutres en carbone.
La firme s'est engagée à atteindre une empreinte carbone nulle d'ici à 2030.
Déjà en juillet 2020, la marque américaine s'engageait à être 100% neutre en carbone sur sa chaîne logistique, mais aussi pour tous ses produits d'ici à 2030. Elle a dévoilé mercredi sa nouvelle montre Apple Watch Series 9 comme étant son premier appareil dont la fabrication est neutre en carbone.
Elle anticipe ainsi une tendance de société : « Une proportion croissante des clients d'Apple sera prête à payer un supplément pour des produits plus écologiques », anticipe Thomas Husson, vice-président du cabinet Forrester.
« Ces annonces vont perdurer dans la Tech, c'est un challenge énorme. Ce phénomène va se développer à la demande des consommateurs et des entreprises, désirant rester neutres », estime pour sa part Zehrid Osmani.
Reste qu'Apple sera scrutée par les observateurs et activistes sur les moyens d'atteindre ces objectifs ambitieux.
L'entreprise dit vouloir décarboner sa chaîne de valeur, « de l'électricité consommée pour fabriquer et recharger les appareils, aux matériaux utilisés en passant par l'expédition ».
Pour compenser les émissions restantes, elle indique qu'elle utilisera « des crédits carbone de haute qualité » - sans préciser lesquels ni dans quel ratio.
-Capucine Cousin, L'Agefi ed: VLV
Agefi-Dow Jones The financial newswire
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