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PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a jugé, lors de sa réunion d'octobre, que sa politique monétaire était désormais "suffisamment restrictive" même si la suite du processus de désinflation est entourée d'incertitudes, indiquent les minutes de cette réunion.
"Les membres ont généralement convenu que la hausse des taux d'intérêt à long terme dans la zone euro avait entraîné un durcissement des conditions de financement plus important que prévu", souligne le compte rendu de cette réunion, qui a eu lieu les 25 et 26 octobre.
Cette situation "accroît la probabilité que l'orientation de la politique monétaire du conseil des gouverneurs soit suffisamment restrictive, bien que des incertitudes subsistent autour de cette évaluation", est-il précisé.
Le conseil des gouverneurs peut ainsi se permettre de laisser les taux inchangés "et de prendre le temps d'évaluer les perspectives d'inflation, l'évolution de l'inflation sous-jacente et la vigueur de la transmission de la politique monétaire", indique le compte rendu.
Risques géopolitiques
L'inflation globale a évolué comme anticipé entre les réunions de septembre et octobre de la BCE, mais l'activité économique a été dans le même temps plus faible que prévu, en raison à la fois de la concrétisation de certains risques et des effets des hausses de taux mises en oeuvre, indiquent les minutes d'octobre.
"Dans le même temps, il a été jugé rassurant que les erreurs de prévisions concernant l'inflation soient proches de zéro et que le processus de désinflation progresse un peu plus vite que prévu", souligne le rapport.
Néanmoins, "il a été souligné qu'il n'y avait pas lieu de se satisfaire de la situation, car la partie difficile du processus de désinflation ne fait que commencer", ajoute-t-il. Les gouverneurs ont ainsi jugé qu'il fallait "se garder de crier victoire sur l'inflation au stade actuel", cette dernière étant encore plus de deux fois plus élevée que l'objectif de la BCE, qui se situe à 2%.
Le plein effet des hausses de taux sur l'inflation se fera surtout sentir au cours des deux prochaines années, a-t-il été souligné. Les incertitudes entourant ce processus, liées principalement à l'évolution des salaires, à la politique budgétaire et aux risques géopolitiques, restent élevées, ont jugé les gouverneurs.
Lors de sa réunion d'octobre, les chiffres de l'inflation en zone euro les plus récents dont disposait la BCE étaient ceux de septembre, où les prix ont augmenté de 4,3% sur un an. En octobre, l'inflation globale a ralenti à 2,9% dans l'union monétaire, en raison notamment d'une forte baisse des prix de l'énergie par rapport à la même période de 2022.
Compte tenu du niveau toujours élevé de l'inflation, les gouverneurs ont estimé qu'il fallait laisser la porte ouverte à une éventuelle nouvelle hausse des taux d'intérêt si les futures données le justifiaient.
La prochaine décision de politique monétaire de la BCE sera annoncée le 14 décembre.
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