PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le titre du spécialiste de la chimie de spécialité Syensqo progresse de 11,9% lundi, à 93,14 euros, pour son premier jour de cotation sur Euronext Paris et Euronext Bruxelles.
Ce bond du cours de Bourse est calculé par rapport à un prix de référence de 83,25 euros, retenu dans le cadre de la création de Syensqo qui résulte de la scission du chimiste Solvay. Au cours actuel, la capitalisation boursière de Syensqo ressort à 9,86 milliards d'euros.
Les actionnaires de Solvay, réunis en assemblée générale extraordinaire vendredi à Bruxelles, ont donné leur accord au projet de scission de l'entreprise en deux entités indépendantes, avec un taux d'approbation représentant 99,53% des suffrages exprimés.
Solvay, qui regroupe désormais les seules activités de chimie essentielle - carbonate de soude, peroxydes et silices - de son ancien périmètre, reste coté sur Euronext Paris et Euronext Bruxelles au sein d'une structure qui conserve cette dénomination. Par rapport au prix de référence de 29,10 euros retenu dans le cadre de la scission, l'action Solvay chute de 27,8% lundi, à 21,01 euros. La capitalisation boursière du groupe recentré sur ses activités historiques de chimie essentielle s'établit à 2,23 milliards d'euros.
"L'évolution des cours de Bourse de Solvay et de Syensqo souligne l'appétit des investisseurs pour la chimie de spécialité, comparativement aux activités de chimie essentielle", remarque un analyste basé à Paris. "Nous voyons Syensqo comme une société de qualité avec un fort potentiel de croissance, ce qui laisse entrevoir une revalorisation boursière significative au cours des 12 à 18 prochains mois", appuie JPMorgan.
Dans le sillage de cette scission, S&P Global Ratings a abaissé lundi la note de crédit de Solvay de "BBB" à "BBB-", tout en l'assortissant d'une perspective stable. Selon l'agence d'évaluation, le ratio d'endettement rapporté aux flux d'exploitation de l'entreprise dans son nouveau périmètre devrait s'établir autour de 30% dans les années à venir, "ce qui laisse apparaître un profil de risque financier significatif".
Syensqo s'est vu attribuer la note "BBB+" par S&P Global Ratings, qui estime que ses activités devraient croître dans les prochaines années et qui souligne le faible niveau d'endettement de la société. La perspective associée à cette note est stable également.
Solvay et Syensqo sont attentifs à leur bilan
Selon des projections établies par les deux entreprises, la dette financière nette de Syensqo devrait s'établir à 1,6 milliard d'euros en 2023, contre 1,9 milliard d'euros pour le nouveau Solvay.
Sur la base des résultats publiés au titre de l'exercice 2022, Syensqo a réalisé l'an passé un chiffre d'affaires de 7,9 milliards d'euros et un excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 1,9 milliard d'euros, contre un chiffre d'affaires de 5,6 milliards d'euros et un Ebitda de 1,3 milliard d'euros pour Solvay.
Syensqo prévoit de dégager une croissance organique moyenne annuelle comprise entre 5% et 7% de son chiffre d'affaires entre 2024 et 2028 et une marge d'Ebitda autour de 25% d'ici à 2028. Syensqo vise également un taux de rendement des capitaux employés autour de 15% d'ici cinq ans.
La réalisation de ces objectifs devrait permettre à Syensqo de générer un flux de trésorerie disponible supérieur à 7 milliards d'euros sur la période de 2024 à 2028, après paiement des intérêts nets, des coupons des obligations hybrides perpétuelles et des dividendes liés aux participations ne donnant pas le contrôle, et avant dépenses d'investissement.
Solvay a aussi pour ambition d'améliorer son taux de rendement des capitaux employés pour le porter entre 20% et 22,5% d'ici à 2028. A cette échéance, l'entreprise compte afficher un ratio de conversion de son Ebitda retraité en flux de trésorerie supérieur à 35%.
Avec la scission du chimiste, Philippe Kehren, l'ancien président des activités du groupe dans le carbonate de soude, est devenu le directeur général de Solvay. Ilham Kadri est désormais directrice générale de Syensqo, après avoir assuré ces mêmes fonctions chez Solvay au cours des quatre dernières années.
-Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr ed: VLV
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