Andrew Garthwaite, stratégiste monde chez UBS, vient de publier ses prévisions pour les marchés actions mondiaux dans une note très fouillée, dans laquelle il estime que les marchés ont 35% de chance de progresser de plus de 15% cette année.
Après une année très positive pour les actions en 2023, un rebond cette année serait alimenté par des gains de productivité significatifs aux Etats-Unis grâce à l’adoption plus généralisée des technologies d’intelligence artificielle, une bulle de type « Nifty Fifty » ou « si les salaires américaines ralentissement rapidement vers 3% (sans augmentation massive du chômage) ».
Le discours du stratégiste global est toutefois mesuré. D’après lui, les estimations de bénéfices sont « vulnérables à un ralentissement de la croissance du PIB nominal et à une hausse des salaires réels », alors que « les marchés actions continuent de tabler sur une reprise forte », les primes de risques sont « trop basses » et « la liquidité excédentaire se contracte ».
Au final, dans son scénario de base, UBS table sur une progression de 3% de l’indice MSCI ACWI.
Les marchés actions sont dans une phase « difficile » explique Garthwaite dans l’étude d’UBS, pour plusieurs raisons : « les résultats devraient décevoir, avec une progression des bénéfices pour 2024 inférieur de 5% au consensus aux Etats-Unis et de 8% en Europe et des marges qui sont deux écart-type au-dessus de leur moyenne historique aux Etats-Unis et en Europe », tandis que les niveaux de valorisation des marchés « n’autorisent aucune déception sur les résultats ».
Pour le stratégiste, les actions émergentes sont les plus attrayantes dans un tel contexte, en raison d’une amélioration du « momentum économique », un assouplissement déjà engagé des politiques monétaires, un possible catalyseur avec des mesures de soutien à l’économie en Chine, un dollar plus faible et la perspective de prochaines baisses des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine.
Le stratégiste privilégie également les actions japonaises, qui devraient continuer de bénéficier des réformes de structure.
L’Europe est la région qu’il préfère le moins, estimant que les risques sur les résultats y sont les plus élevés – à l’exception du Royaume-Unie, « un marché défensif anormalement bon marché ».
Les Etats-Unis sont en revanche peu défensives, au regard de niveaux de valorisation élevés, du ralentissement de la croissance économique et de risques sur le niveau des marges des entreprises américaines.
Le Japon et le Royaume-Uni sont « légèrement » surpondérés dans l’allocation stratégique d’UBS. Les Etats-Unis sont « légèrement » sous-pondérés et l’Europe est « sous-pnodérée ». Les marchés émergents constituent le pari principal du stratégiste.
Au niveau sectoriel, UBS privilégie certains secteurs jugés défensifs (logiciels, équipements médicaux, pharmacie, gaz industriels, consommation courante avec une exposition aux marchés émergents, secteur de la défense et des segments de l’assurance-dommages).
A l’inverse, l’équipe de stratégie globale recommande d’éviter l’automobile, l’énergie, les biens d’équipement, le luxe, les télécommunications et une partie des « 7 Magnifiques » (poids lours de la technologie américaine).
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