Société Générale déçoit sur la banque de détail en France, le titre baisse

La banque a prévenu que sa marge d’intérêt serait sous pression cette année.

Jocelyn Jovène 01.08.2024
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Société Générale a publié pour le deuxième trimestre 2024 un résultat net part du groupe en hausse de 24%, à 1,1 milliard d'euros, supérieur aux attentes des analystes (qui tablaient en moyenne sur 937 millions d'euros selon Factset).

Toutefois, le cours de Bourse de la troisième banque française par la capitalisation boursière cédait 7,44% à 22,20 euros à 13h36 à la Bourse de Paris.

Marge nette d’intérêt sous pression

La performance de la banque de détail en France, pénalisée par un recul de sa marge nette d’intérêt, qui est le différence entre la rémunération des dépôts reçus par le banque et le taux des crédits qu’elle accorde, est jugée décevante par certains analystes.

La banque a prévenu que sa marge nette d’intérêt serait sous pression cette année, avec un objectif de 3,8 milliards d’euros contre 4,1 milliards d’euros en 2022 (en février, le groupe tablait sur une marge nette d’intérêt à un niveau supérieur ou égal de celui de 2022).

« Dans les activités de détail en France, la marge nette d’intérêt s’améliore mais reste pénalisée par l’augmentation de la part des dépôts rémunérés et une faible dynamique des crédits dans un contexte attentiste », explique Slawomir Krupa, directeur général de la banque dans un communiqué.

« Les banques françaises, et en particulier la Socgen, n'ont pas bénéficié de l'augmentation de la marge d'intérêt nette que nous avons observée dans le reste de l'Europe à mesure que les taux d'intérêt augmentaient. Cela est dû à la nature réglementée des comptes d'épargne français - Livret A », explique Johann Scholtz, analyste chez Morningstar dans un courrier électronique.

« Socgen a également mal couvert les taux d'intérêt, ce qui a ajouté une pression supplémentaire. Etant donné que le bénéfice net d'exploitation de la Socgen est déjà très bas, cette mise à jour est doublement décevante », ajoute-t-il.

Hausse du produit net bancaire

Au cours deuxième trimestre, les revenus du groupe bancaire ont crû de 6,3%, à 6,7 milliards d'euros, grâce notamment au dynamisme des activités de marché. Les analystes s'attendaient à un montant de 6,6 milliards d'euros, selon FactSet.

Le produit net bancaire (PNB) au deuxième trimestre a été tiré par la bonne performance de la grande clientèle dont les revenus ont crû de 10%, à 2,6 milliards d'euros, grâce notamment au dynamisme des marchés actions et au métier de « transaction banking ».

La banque de détail à l'international résiste avec des revenus stables à 1 milliard d'euros, tandis que son activité de mobilité, sous la marque Ayvens, a été pénalisée par un effet de base au deuxième trimestre, dans un contexte de normalisation des prix sur le marché des véhicules d'occasion. Ses revenus ont baissé de 4% au deuxième trimestre, à 1,1 milliard d'euros.

Société Générale: Contrôle des coûts

La banque a réitéré ses objectifs de résultat et de revenus pour 2024. Elle a revu, par ailleurs, à la hausse son objectif de ratio de capital CET1, qui devrait dépasser les 13% en 2024, grâce à la génération organique de capital et à la transformation du modèle de la banque vers les métiers consommant moins de capitaux (ou actifs pondérés des risques « RWA »).

Société Générale poursuit la maîtrise de ses coûts grâce à la fusion de son réseau avec celui de Crédit du Nord, une gestion maîtrisée de la politique salariale et des coûts informatiques. Ses frais généraux ont progressé de 2,9% au deuxième trimestre, et de 0,7% seulement en excluant l'impact de l'intégration de Leaseplan et de Bernstein.

Le coefficient d'exploitation, indicateur qui mesure l’efficacité des opérations de la banque, s'est établi à 68,4% au deuxième trimestre 2024 contre 70,6% un an plus tôt.

« Le deuxième trimestre a révélé des points forts où cela était attendu : un bénéfice 15% supérieur aux attentes grâce à la BFI avec un produit net bancaire 10% au-desuss des attentes », soulignent les analystes de Jefferies, dans une note publiée le 10 août.

Société Générale a, par ailleurs, finalisé son programme de rachats d'actions d'un montant de 280 millions d'euros au deuxième trimestre.

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.