Michel Barnier nommé Premier ministre

La nomination de l'ancien commissaire européen de droite met un terme à près de deux mois de tergiversation et contredit le résultat des urnes.

Jocelyn Jovène 05.09.2024
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barnier

Le Président de la République, Emmanuel Macron, a nommé jeudi l'ex-ministre et ancien commissaire européen de droite Michel Barnier, 73 ans, comme Premier ministre, près de deux mois après le second tour des élections législatives qui ont débouché sur une Assemblée nationale dépourvue de majorité.

Le plus vieux Premier ministre de la Vème République succède ainsi à Matignon à Gabriel Attal, 35 ans, qui était lui le plus jeune.

Alors que les partis d’extrême ont obtenu le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée nationale lors des élections législatives du 7 juillet, Michel Barnier va désormais choisir ses ministres et tenter de former un gouvernement capable de résister à une censure parlementaire et mettre fin à la plus grave crise politique depuis le début de la Vème République.

Dans un communiqué, le palais présidentiel indique que la nomination de M. Barnier « intervient après un cycle inédit de consultations au cours duquel, conformément à son devoir constitutionnel, le Président s’est assuré que le Premier ministre et le gouvernement à venir réuniraient les conditions pour être les plus stables possibles et se donner les chances de rassembler le plus largement. »

La nouvelle laisse les investisseurs de marbre. La Bourse de Paris accuse un repli de 0,6% à 14h54.

Une longue carrière en politique

L'homme a un parcours politique bien rempli.

Elu conseiller général à 22 ans (1973), député de la Savoie (1978), président du conseil départemental de Savoie, ministre de l'environnement (1993), des affaires européennes (1995), des affaires étrangères (2004) et de l'agriculture (2007); deux fois commissaire européen et négociateur du Brexit, fonction qui lui a apporté une notoriété importante et l'a réellement révélé au grand public.

Ce dernier rôle constitue sans doute un élément crucial au moment où la France est sous procédure de déficit excessif et voit ses finances publiques déraper (selon un cadrage établi par Bercy il y a quelques semaines).

Selon le journal Le Monde, la qualité des relations avec le chef de l'Etat seront à suivre de près.

Le journal rappelle ainsi que malgré une certaine proximité idéologique avec le Président de la République, des divergences profondes de méthode ont apparu.

Surtout, Michel Barnier aurait été "blessé" en 2019 lorsqu'Emmanuel Macron a refusé de soutenir sa candidature pour prendre la présidence de la Commission européenne.

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.