Indicateurs clefs de Morningstar pour Kering
- Fair Value Estimate: €448
- Price/Fair Value: 0,52
- Morningstar Rating: ★★★★★
- Morningstar Uncertainty Rating: Medium
- Economic Moat: Narrow
L’analyse de Morningstar
Nous maintenons notre estimation de la juste valeur de Kering, qui a enregistré une baisse de ses ventes au troisième trimestre.
Nos hypothèses à long terme pour Kering restent intactes.
Le redressement de Gucci n’a pas encore donné de résultats. Le chiffre d’affaires comparable de la marque a chuté de 25 %, contre 18 % au premier semestre.
Comme ses pairs, Gucci a connu une détérioration de la demande en Chine ; les ventes en Asie, hors Japon, ont baissé de 38% pour Gucci et de 30% pour le groupe respectivement (baisse de 33% au deuxième trimestre pour Gucci et de 25% pour le groupe).
Chez Gucci, environ 35% de l’assortiment en magasin provient de la collection Sabato de Sarno, mais celle-ci n’a pas réussi à générer du trafic dans un environnement macroéconomique plus faible.
Les clients existants ont réagi positivement aux nouveaux modèles, mais la faiblesse du trafic a nui aux ventes. Les dépenses de marketing pourraient être moins efficaces pour améliorer les performances étant donné la faiblesse de la demande (on s’attend à ce qu’elle soit stable en 2024 en termes absolus).
Gucci ferme certains magasins, y compris des points de vente, et rationalise ses ventes en gros (-38% au cours du trimestre) pour gérer les coûts et éviter les remises, ce que nous considérons comme positif.
La position des stocks s’est améliorée au cours du premier semestre grâce à une meilleure gestion de la chaîne d’approvisionnement et à l’absence de liquidation des stocks au rabais, selon la direction. Nous n’avons pas trouvé de preuves d’une forte réduction des prix par Gucci sur les canaux en ligne.
Craintes sur l’endettement du groupe
L‘effet de levier est au centre des préoccupations de Kering, compte tenu de la baisse du chiffre d’affaires.
La dette nette devrait s’élever à 11 milliards d’euros à la fin de l’année 2024, si l’on exclut la vente partielle de biens immobiliers. Cela porterait le ratio dette nette/EBITDA après crédit-bail à plus de 3 fois, ce qui se situe dans la partie supérieure de la moyenne des entreprises de luxe, ce qui pourrait limiter sa capacité à investir dans la croissance ou l’inciter à actualiser ses produits pour soutenir ses flux de trésorerie.
Nous ne considérons pas cela comme un risque immédiat, mais cela est un sujet à surveiller si le contexte se détériore.
Le dividende, fixé à 50 % du revenu net, offre également une certaine flexibilité. Burberry, le concurrent de Kering, a suspendu le dividende plus tôt en 2024.
Les ventes aux consommateurs chinois ont baissé de 35 % (baisse à un chiffre pour LVMH) au cours du trimestre pour le groupe, ces consommateurs se rendant beaucoup moins au Japon pour faire leurs achats à la suite de l’appréciation du yen.
Les tendances dans les autres régions se sont également détériorées.
La performance des autres marques a été un peu plus résistante avec un résultat décent de Bottega Veneta, qui a progressé de 5 %, en amélioration séquentielle, grâce à l’Amérique du Nord et à l’Europe. Cette marque a probablement bénéficié de la tendance du « luxe tranquille ». Les ventes de Saint Laurent et d’autres marques de luxe sont restées sous pression.
Néanmoins, nous pensons que les résultats de Kering ont été affectés par les triples vents contraires de cette année, à savoir la baisse de la demande, la faible dynamique des marques et les investissements visant à stimuler la croissance.
En plus de ces faibles résultats, un multiple de 15 fois semble très peu exigeant, compte tenu de la qualité à long terme des marques du groupe, de sa puissance financière et de son accès aux talents.
Historiquement, les cycles baissiers dans le secteur du luxe ont duré 1 à 2 ans (nous sommes dans la première année d’un ralentissement), tandis que le cycle de sous-performance des marques a duré de 2 à 7 ans (nous sommes dans la troisième année de sous-performance de Gucci), ce qui suggère que les investisseurs de Kering pourraient avoir besoin de plus de patience.
Nous restons convaincus que cette patience devrait porter ses fruits.
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