Les investisseurs ont empilé un record de 247 milliards d’euros dans les fonds négociés en bourse et les fonds négociés en bourse de matières premières européens en 2024, dépassant largement le précédent record de 159 milliards d’euros établi en 2021 et faisant un bond en avant par rapport aux 145,4 milliards d’euros enregistrés en 2023.
À la fin de l’année, les actifs sous gestion avaient grimpé à près de 2 180 milliards d’euros, soit une augmentation de 33 % par rapport à l’année précédente.
La part de marché des ETF a atteint 29,66 % en novembre 2024, contre 26,51 % en novembre 2023.
Principales conclusions des flux d’ETF en 2024
- 2024 a été une année record : le marché des ETF a attiré 247 milliards d’euros de flux, dépassant le précédent record de 159 milliards d’euros en 2021.
- Les ETF d’actions dominent: les ETF d’actions ont enregistré 197,2 milliards d’euros d’entrées, sous l’effet d’une forte demande pour les grandes capitalisations américaines et mondiales, qui ont représenté 80 % du total des flux d’ETF.
- Survol des ETF actifs: les ETF gérés de manière active ont triplé leur collecte pour atteindre 19,1 milliards d’euros, représentant désormais 7,7 % du total des flux d’ETF.
- Les ETF ESG et thématiques font face à des défis : les flux des ETF ESG ont diminué de 24 % pour atteindre 32,4 milliards d’euros, et les FNB thématiques ont connu des sorties de capitaux pour la première fois en dix ans.
" L’année 2024 a été la plus forte jamais enregistrée pour l’industrie européenne des ETF. Les ETF actions ont été les gagnants incontestés de l’année, amassant 197,2 milliards d’euros - plus du double du chiffre de 2023 - et représentant une part dominante de 80 % de la collecte totale“, souligne Jose Garcia-Zarate, directeur au sein de l’équipe de recherche sur les fonds de Morningstar.
Les flux vers les ETF actions américaines gagnent du terrain sur le commerce avec Trump
La forte demande pour les ETF d’actions s’explique par une préférence pour les actions américaines, en particulier après la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines.
“Au quatrième trimestre, les ETF mixtes américains à grande capitalisation ont attiré 37,6 milliards d’euros, le ‘Trump trade’ s'étendant également aux plus petites capitalisations boursières. Les investisseurs parient sur le fait que son programme protectionniste donnera une nouvelle impulsion aux valorisations”, a déclaré M. Zarate.
Parallèlement, 2024 a connu de nouvelles sorties de capitaux des ETF des catégories actions allemandes et actions britanniques à grande capitalisation. L’instabilité politique en Allemagne et l’accueil mitigé du premier budget du gouvernement travailliste britannique ont nui au sentiment.
Les investisseurs en obligations préfèrent les stratégies de courte durée
Les ETF obligataires ont eu du mal à maintenir leur dynamique. Les flux sont tombés à 47,4 milliards d’euros, contre 57,3 milliards d’euros en 2023. Malgré la pression à la baisse sur les rendements exercée par le cycle de réduction des taux, les investisseurs ont conservé un biais pour les stratégies à échéance courte, inférieure ou égale à un an.
Les ETF des catégories d’obligations à ultra-court terme en USD et en €, qui proposent des fonds de gestion de trésorerie avec une échéance inférieure ou égale à un an, ont été parmi les plus populaires au quatrième trimestre.
La catégorie d’obligations qui a connu la croissance la plus rapide en 2024 est celle des ETF à échéance fixe, qui ont engrangé 5,1 milliards d’euros, soit un taux de croissance organique impressionnant de 269 %, le taux de croissance organique calculant les entrées de capitaux par rapport aux actifs au début de la période. Les actifs de cette catégorie sont passés de 1,9 milliard d’euros en 2023 à 7,4 milliards d’euros.
Les ETC et ETF sur matières premières ont connu des sorties de capitaux de 7,4 milliards d’euros en 2024.
Les stratégies ESG et thématiques souffrent, les ETF actifs brillent
Les stratégies environnementales, sociales et de gouvernance ont également été confrontées à des vents contraires. Les flux des ETF ESG ont chuté à 32,4 milliards d’euros, une chute brutale par rapport aux 42,8 milliards d’euros de 2023. Cette baisse a coïncidé avec une incertitude réglementaire accrue et une nouvelle année où les stratégies ESG ont sous-performé leurs homologues traditionnels. À la fin de l’année, les ETF actions axés sur l’ESG représentaient 325,3 milliards d’euros d’actifs, contre 256 milliards d’euros en 2023, bien que leur part du total des flux d’actions des ETF ait fortement diminué, passant de 34 % en 2023 à seulement 11 % en 2024.
Les actifs des ETF d’obligations ESG ont totalisé 91,3 milliards d’euros en 2024, contre 78,2 milliards d’euros en 2023, et les flux vers cette catégorie ont compensé 2,4 milliards d’euros en 2024.
“Parallèlement à cela, les ETF thématiques ont connu des sorties de capitaux de 1,1 milliard d’euros au cours de l’année 2024, la première année de désinvestissement au cours de la dernière décennie”, a déclaré Zarate. “Les ETF qui suivent le thème de la transition énergétique ont mené les sorties capitales, tandis que ceux qui suivent les thèmes de la sécurité, de l’IA et du big data ont été très demandés.”
Dans l’ensemble, les actifs des ETF thématiques ont connu une croissance modeste pour atteindre 37,8 milliards d’euros.
Au milieu de ces défis, les ETF actifs sont apparus comme un point positif. Les flux vers les ETF gérés activement ont bondi à 19,1 milliards d’euros, triplant presque le total de l’année précédente. Ce segment représente désormais 7,7 % de l’ensemble des flux des ETF, contre 4,6 % en 2023. Les actifs des ETF actifs représentent 2,5 % du total des actifs investis dans les ETF en Europe, contre 1,8 % en 2023.
J.P. Morgan a consolidé sa position dominante dans ce domaine, avec une part de marché de 54,6 %, tandis que d’autres acteurs, tels qu’Amundi et Robeco, ont réalisé des progrès notables.
Les matières premières sous-performent à nouveau
Le quatrième trimestre 2024 a confirmé les tendances générales de l’année. Les flux totaux pour le trimestre ont atteint 86 milliards d’euros, tirés en grande partie par les ETF d’actions, qui ont rapporté à eux seuls 78,5 milliards d’euros.
La vigueur persistante des actions américaines, soutenue par l’optimisme macroéconomique et l'évolution politique, a joué un rôle essentiel. Les matières premières ont poursuivi leur trajectoire descendante, reflétant le scepticisme persistant des investisseurs à l'égard de la catégorie d’actifs.
En première place, c’est encore iShares
iShares de BlackRock a conservé sa position de premier fournisseur de ETF en Europe, capturant 84,4 milliards d’euros de flux et détenant une part de marché imposante de 42,2 %. Xtrackers et Amundi suivent, avec des entrées de capitaux de 36 milliards d’euros et 27,5 milliards d’euros, respectivement. Amundi a conservé la deuxième place avec une part de 12,4 % et Xtrackers la troisième avec 10,9 %. Ensemble, les 10 premiers fournisseurs ont représenté la part du lion des actifs sous gestion du marché, soulignant ainsi leur position dominante.
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