L’intérêt pour l’Europe commence à augmenter dans les portefeuilles des fonds mondiaux.
La collecte des fonds et ETF commence à être positive et les investisseurs américains augmentent également leurs achats d’actions européennes.
Pourquoi cela se produit-il ? La progression des marchés boursiers contribue à rendre les actions européennes à nouveau attrayantes. D’autres facteurs y contribuent, comme la baisse des taux d’intérêt et un environnement politique favorable.
Si l’on examine les performances des principaux marchés boursiers au cours des derniers mois, l’Europe se distingue nettement des États-Unis : sur trois mois, l’indice Morningstar Eurozone a regagné 11,4 %, contre une perte de 8,4 % en euros pour l’indice Morningstar US Markets.
Les valorisations les plus attractives en Europe
Plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi les marchés européens ont surperformé le marché américain au cours de cette courte période. Tout d’abord, l'évaluation relative de l’Europe par rapport aux États-Unis est un élément important. Historiquement, les actions européennes se sont négociées avec une décote par rapport aux actions américaines, en particulier par rapport au S&P 500, qui a été dominé par les géants de la technologie pendant des années. Ces derniers mois, les investisseurs semblent s'être tournés vers des actifs européens perçus comme moins chers et présentant un potentiel de hausse plus important.
Il y a trois mois, le marché européen (en utilisant l’indice Morningstar Developed Europe comme référence) se négociait avec une décote de 10 % alors que l’indice Morningstar US Market se négociait avec une prime de 2 %, en d’autres termes, le marché européen était sous-évalué de 10 % à l'époque alors que le marché américain était surévalué de 2 %. Cet écart de valorisation s’est légèrement réduit depuis le 26 février, le marché américain et le marché européen se négocient avec un rapport prix/juste valeur très proche de 1.
Une politique monétaire plus accommodante en Europe
Deuxièmement, les politiques monétaires de la Réserve fédérale et de la Banque centrale européenne ont également joué un rôle. Aux États-Unis, les espoirs de réductions agressives des taux d’intérêt se sont évanouis face à une économie américaine qui reste résiliente, mais qui montre des signes de ralentissement dans certains secteurs. Cette situation a incité les investisseurs à la prudence, ce qui a limité les rendements du marché américain, tandis qu’en Europe, la Banque centrale européenne a maintenu une position plus accommodante, ce qui a soutenu les marchés.
Une paix possible qui profite à l’Europe
L’un des éléments qui a également favorisé l’Europe ces derniers mois est un possible rapprochement de la fin de la guerre en Ukraine. Les négociations et les éventuels accords se profilant à l’horizon, les investisseurs ont anticipé une stabilisation des prix de l'énergie et des matières premières. Cet optimisme s’est traduit par des hausses soutenues d’indices tels que le DAX allemand et a alimenté les attentes d’une reprise économique plus forte dans la région une fois le conflit résolu. Les négociations et les accords éventuels se profilant à l’horizon, les investisseurs ont repris confiance, anticipant une stabilisation des prix de l'énergie et des matières premières, ainsi qu’une réduction de la pression inflationniste. Cet optimisme s’est traduit par des hausses soutenues des indices tels que le DAX, le FTSE et le STOXX 600, qui ont enregistré des gains récents, portés par les attentes d’une reprise économique plus forte dans la région une fois le conflit résolu.
Reprise allemande et élimination du frein à l’endettement
L’Allemagne a récemment opéré une réorientation importante de sa politique budgétaire en augmentant sensiblement ses dépenses d’infrastructure, sur proposition du futur chancelier Friedrich Merz et avec l’accord des partis CDU et SPD lors des négociations en vue de la formation d’un gouvernement de coalition.
Ce plan comprend la création d’un fonds spécial de 500 milliards d’euros sur les dix prochaines années pour revitaliser les infrastructures du pays, accompagné d’une réforme constitutionnelle qui exempte les dépenses de défense supérieures à 1 % du PIB du “frein à l’endettement”. Ce changement marque une rupture avec l’austérité budgétaire allemande traditionnelle, ce qui laisse présager un impact positif sur la croissance du PIB dans les années à venir, ce qui devrait profiter aux actions allemandes, et donc aux actions européennes.
Les flux de fonds et d’ETF redeviennent positifs
Les flux de fonds et d’ETF peuvent également avoir joué un rôle. Il est vrai que si l’on examine les flux nets mensuels dans les catégories Morningstar d’actions européennes à grande capitalisation, le tableau est sombre. Fondamentalement, les investisseurs ont vendu leurs fonds d’actions européennes, au profit des fonds d’actions et des ETF américains. Mais la tendance est peut-être en train de changer. Les dernières données disponibles pour février 2025 font état de flux de plus de 9 milliards d’euros, soit le niveau le plus élevé depuis trois ans.
Il faut garder à l’esprit que les flux d’argent sont généralement liés aux performances passées à court terme et que le chiffre de janvier s’explique par les bonnes performances des marchés du vieux continent. Il reste à voir si ce dernier chiffre marque le début d’une nouvelle tendance ou s’il s’agit d’un feu de paille d’un jour.
Les investisseurs américains augmentent également leurs achats d’actions européennes. La preuve en est qu’en février dernier, les flux nets vers les ETF d’actions européennes se sont élevés à plus de 2 milliards de dollars.
Une autre façon de voir si l’attrait de l’Europe en tant que destination d’investissement s’accroît ou non est d’examiner les portefeuilles des fonds d’actions mondiales à grande capitalisation.
Le graphique ci-dessous montre le poids des actions européennes dans la moyenne des fonds d’actions mondiales de type “large-cap blend” et dans l’indice de référence, le Morningstar Global TME NR.
Plusieurs points sont intéressants :
- Le poids de l’Europe dans les portefeuilles des fonds d’actions mondiales à large capitalisation (ligne bleue) est supérieur à celui de l’indice de référence (ligne rouge).
- Le poids de l’Europe dans les portefeuilles des fonds a généralement diminué au cours des derniers mois.
- Les dernières données de janvier montrent une augmentation du poids de l’Europe dans les portefeuilles, mais en ligne avec l’indice de référence.
Fonds d’actions mondiales avec une forte pondération en Europe.
Si vous souhaitez investir dans un fonds d’actions mondiales, mais avec une plus grande pondération d’actions européennes, vous avez deux possibilités.
La première consiste à choisir un fonds d’actions mondiales à grande capitalisation mais de style “value”. Les fonds de cette catégorie ont tendance à avoir une pondération beaucoup plus élevée en actions européennes que les autres fonds d’actions mondiales, comme le montre le graphique ci-dessous.
La deuxième option consiste à sélectionner un fonds d’actions mondiales avec un Medalist Rating positif qui surpondère l’Europe.
Natixis International Funds - Harris Associates Global Equity Fund
- Catégorie Morningstar : Actions mondiales de valeur à grande capitalisation
- Morningstar Medalist Rating : Silver
- Poids de l’Europe : 40,4% (au 31/1/2025)
Schroder ISF Global Sustainable Growth
- Catégorie Morningstar : Actions mondiales de croissance à grande capitalisation
- Morningstar Medalist Rating : Silver
- Poids de l’Europe : 36,7% (au 31/1/2025)
Capital Group Global Equity Fund
- Catégorie Morningstar : Actions mondiales à large capitalisation mixte
- Morningstar Medalist Rating : Gold
- Poids de l’Europe : 30,6% (au 31/1/2025)
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