BNP Paribas lance la refonte de sa banque commerciale en France

La banque lance un plan beaucoup plus large que la simple rationalisation de son réseau d’agences.

Agefi/Dow Jones 27.03.2025
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Secteur des services financiers

PARIS (Agefi-Dow Jones)--C’est un plan beaucoup plus large que la simple rationalisation d’un réseau d’agences. Isabelle Loc, la directrice de la banque commerciale en France de BNP Paribas a présenté mercredi devant les partenaires sociaux un nouveau cadre de développement de l’activité qu’elle dirige. Ce nouveau plan regroupe à la fois les réseaux avec la banque en ligne, mais aussi les clients entreprises et la banque privée. “Il vise à accélérer les initiatives de conquête de nos trois métiers et proposer un nouveau modèle pour la banque de détail”, a déclaré BNP Paribas dans une communication officielle.

Les objectifs sont ambitieux. Selon nos informations, la banque veut, par exemple, passer de 7 millions de clients particuliers, à 8,5 millions à un horizon de 5 ans, dont 2 millions pour Hello Bank, qui en compte deux fois moins aujourd’hui. De la même manière, elle a pour objectif de faire passer les encours de sa banque privée en France d’un peu plus de 130 milliards d’euros aujourd’hui à 190 milliards en 2030. Deux cents millions d’euros sont dédiés à ce plan en 2025, et “ces investissement se poursuivront à horizon 2030”, assure la banque.

Modèle complémentaire

Pour son réseau, BNP Paribas mise sur un modèle complémentaire entre sa banque en ligne et ses agences. Les clients autonomes s’orienteront vers Hello Bank, sans y être forcés, tandis que ceux ayant besoin de conseil pourront continuer à utiliser les agences. Cette double approche, physique et digitale, de BNP Paribas est facilitée par le fait que le réseau et Hello Bank disposent de la même plateforme informatique. Le passage d’un client d’une offre à l’autre pourra donc se faire sans frottement.

S’il est certain que le nombre de points de contact sera réduit, la direction n’a pas donné aux représentants du personnel un chiffre précis sur le nombre de fermetures. Cependant, les plus petites structures qui n’ont pas une taille critique auront vocation à fermer. Cela pourrait conduire à la disparition d’un tiers des 1.500 agences de la banque, mais celle-ci a assuré au personnel qu’il n’y aura aucun départ contraint. Ensuite, comme le niveau d’expertise dans les agences a vocation à augmenter, la banque a assuré que les collaborateurs “bénéficieront de formation et de capacités d’actions renforcées”.

Synergies banque d’entreprise et banque privée

Le développement de la banque privée se fera notamment par un étoffement des offres existantes, comme ePrivate, un service de banque privée en ligne, qui pourrait être élargi à davantage de clients. D’autres dispositifs en ligne capables de capter des clients privés en devenir pourront aussi être mis en place. Ensuite, les échanges avec la banque d’entreprise pourront être développés, pour que la banque privée puisse davantage capter la clientèle des dirigeants d’ETI et de PME déjà clientes de BNP Paribas.

Sur ces deux métiers, entreprise et banque privée, la banque est déjà devant ses concurrentes. Et elle compte le rester. Mais au total, la part de marché de ses activités de banque de détail en France n’est que de 11,5%. Elle pointe au 5e rang, derrière les banques mutualistes et la Société Générale, selon les chiffres des rapports annuels compilés par Olivier Sampieri, managing director & senior partner du BCG. Ce plan n’en est qu’au début et sa mise en place concrète devrait commencer dans les mois qui viennent, mais pour BNP Paribas, il y a sans aucun doute des places à prendre.

-Franck Joselin, L’Agefi, ed: JDO

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