Dans un environnement de marché et économique plus incertain, détenir des obligations est généralement un bon moyen de réduire le risque d’un portefeuille diversifié, grâce à la faible corrélation de ce type de placements avec d’autres classes d’actifs plus risquées comme les actions.
Encore faut-il le faire en choisissant les bons supports d’investissement. C’est particulièrement vrai lorsque l’on veut investir dans des fonds obligataires, car deux types d’erreurs peuvent être commises.
Première erreur : sous-estimer les frais de gestion
La première erreur consiste à ne pas faire suffisamment attention aux frais de gestion.
Les obligations, en contrepartie d’un faible risque, offrent généralement un rendement limité. Ce dernier peut donc facilement être « mangé » par les frais et peser sur la performance d’un portefeuille, en particulier si la part des fonds obligataires y est importante, comme pour les fonds d’allocation prudente ou équilibrée.
« Dans l’obligataire, il est primordial de minimiser les frais de gestion, explique Mara Dobrescu, directrice de la recherche sur les fonds obligataires chez Morningstar. Vu qu’il s’agit d’une classe d’actifs globalement moins risquée, dont on attend des rendements globalement inférieurs au marché actions, des frais de gestion élevés grignotent une proportion plus importante de la performance. »
Cette attention aux frais est d’autant plus importante qu’ils peuvent rogner une part importante de la performance.
« Bien trop souvent, les frais de gestion annulent la quasi-totalité de la valeur ajoutée apportée par les gérants. Il faut donc se concentrer sur les supports à bas coûts, et sur beaucoup de marchés liquides (comme les obligations souveraines de très bonne qualité, mais aussi les obligations privées « Investment Grade »), il est tout à fait raisonnable de se tourner vers un ETF bon marché. »
Deuxième erreur : croire que tous les fonds obligataires se comportent de façon identique
La deuxième erreur consiste à choisir les fonds qui n’est pas correctement aligné avec vos objectifs financiers. Sous l’appellation « fonds obligataires », on trouve une grande variété de stratégies.
En France, on dénombre 2.465 fonds obligataires agréés à la vente en France, avec une part prépondérante de stratégies en obligations européennes (993 fonds), des stratégies globales (559 fonds), mais également des stratégies US (213) ou émergentes (267).
Au sein de chacune de ces zones géographiques, les investisseurs peuvent privilégier des fonds d’obligations gouvernementales, de crédit ou de haut rendement, ou encore des stratégies flexibles qui parient sur l’ensemble du spectre obligataire.
« Il est important de vérifier que votre fonds obligataire remplit bien le rôle que vous lui destinez dans votre portefeuille », indique Mara Dobrescu.
Par exemple, « si vous utilisez des obligations comme ballast aux côtés d’un portefeuille actions assez agressif, il faut bien s’assurer que votre poche obligataire est principalement composée de titres d’Etat de bonne qualité, avec une duration suffisamment longue, qui vont généralement surperformer lorsque les marchés actions baissent », explique-t-elle.
« A l’inverse, si votre poche obligataire contient beaucoup de « high yield » ou de dette émergente, elle générera des rendements supérieurs mais elle sera aussi plus corrélée aux marchés actions, donc elle n’amortira pas nécessairement la chute si les marchés actions dévissent », ajoute Mara Dobrescu.
D’autres éléments plus généraux devraient être pris en considération par les investisseurs, comme l’environnement des taux, et d’autres critères de sélection des meilleurs gérants.
Mais les deux erreurs évoquées sont celles qui peuvent coûter le plus cher aux investisseurs sur le long terme.
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