Certains observateurs n’hésitent pas à parler d’effet de contagion pour expliquer ce reflux difficilement explicable d’autre part. « Les fondamentaux sont bons, note Stéphanie Visayze gérante du fonds Invesco Active Management Santé. Les résultats du deuxième trimestre étaient en ligne, voire supérieurs aux attentes des analystes. La santé demeure un secteur défensif qui souffre de contagion. Normalement, ce secteur bénéficie des mouvements de repli mais actuellement le marché est très psychologique ».
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Un point de vue que partage Anne Henry, analyste chez Global Equities. « Il y a indéniablement un phénomène de contagion, et il y a aussi la conjoncture dans la pharmacie. Plusieurs blockbusters [produits à fortes ventes, ndlr] vont perdre leurs brevets, la FDA [Food and Drugs Administation] durcit ses positions et il faut tenir compte de la donne politique : les Etats veulent réduire ou limiter la croissance des dépenses de santé ».Tracasseries et difficultés
Autant de facteur d’incertitude qui pèsent sur le secteur. Les mésaventures de Bayer et de son anti-cholestérol, les suspensions d’activité en début d’année sur certaines lignes de produits chez Schering-Plough qui est en butte aux investigations tant de la FDA que de la FTC (Federal Trade Commission), le Prozac d’Eli Lilly confronté aux génériques comme plusieurs références chez Merck n’ont pas manqué de doucher les ardeurs des investisseurs. D’autant que l’année dernière, le secteur avait connu un bon parcours, bénéficiant des désengagements sur les valeurs technologiques.
Les baisses intervenues depuis le début de l’année apparaissent donc plus bien comme une correction. « Le secteur était devenu un peu cher, explique Ioana Lefebvre-Vornic, gérante de Sogésector Santé C à la SGAM qui estime qu’il va redevenir attractif. « Compte tenu des derniers évènements, on peut penser que les perspectives économiques vont empirer et que la santé va redevenir un secteur refuge ».
Restructurations en vue
Une conjoncture porteuse donc sur le court terme alors que sur le long terme, avec le vieillissement de la population, le secteur est fondamentalement prometteur et que sur le moyen terme on peut compter avec « des restructurations prévient Anne Henry. C’est un secteur avec beaucoup de fusions/acquisitions en perspective dans le mesure où les sociétés tendent à se développer sur leur cœur de métier ».
Reste que comme pour tout secteur, le discernement s’impose. « Les profits restent certains concède Jan Boudewijns, gérant de Cordius Invest Health Care C. Mais les valorisations sur ratio Price/Earning demeurent assez hautes comparées à d’autres secteurs. »