Plus 24%, c’est la performance moyenne sur 3 mois des fonds TMT répertoriés dans l’Hexagone par Morningstar. Une performance globale flatteuse en phase avec le rally qu’ont connu les valeurs Technologie Media Telecom sur les différentes grandes places boursières à travers le monde.
Mais ce rebond ne doit pas cacher le caractère très contrasté, voire spéculatif dans certains cas, de cet univers d’investissement…
Rappelons d’abord que si les fonds TMT ont enregistré dans leur ensemble une belle performance au cours du dernier trimestre, en revanche ils continuent à afficher un recul global de l’ordre de 33% depuis le début de l’année.
Salade de fruits
D’autre part, tous les fonds ne sont pas logés à la même enseigne et n’ont pas profité dans les mêmes proportions du rebond des marchés boursiers : sur les 217 fonds de la catégorie TMT, une dizaine ont fait plus de 40% en 3 mois ; en revanche nombre d’autres stagnent, certains accusant même un recul de plus de 30% sur cette période !
Ces disparités de performances tiennent en fait à l’extrême diversité des valeurs que l’on trouve dans la grande famille des TMT : à côté de valeurs phares de la cote comme France Télécom il existe des entreprises opérant sur des marchés de niches offrant une faible visibilité et une grande volatilité boursière.
Rien de commun en effet entre un opérateur de télécommunications disposant d’un marché mature qui lui assure une récurrence de revenus et une place de marché internet dédié à l’univers canin dont on perçoit mal comment elle va gagner de l’argent.
Du coup, alors qu’il est convenu de considérer les entreprises de la galaxie TMT comme des valeur de type « growth » (croissance), certains fonds TMT affichent bien un profil de type « value » (valeur) signifiant en cela qu’ils sont investis souvent sur des actifs de rendement, comme c’est le cas des opérateurs télécom.
Amont ou aval
Attention toutefois, car dans le monde des télécoms, les acteurs offrent des profiles très différents. Sans entrer dans le détail de chaque opérateur, France Télécom affichant une dette conséquente alors que l’opérateur néerlandais KPN a des comptes vacillants par exemple, les analystes financiers établissent une distinction claire entre opérateurs, dont les revenus sont récurrents, et équipementiers télécom directement tributaires des dépenses d’investissement des opérateurs et des entreprises.
En ce qui concerne les éditeurs de logiciels, les observateurs se montrent globalement confiants. « Le software repartira sans doute avant le hardware » estime Eric Burkel, directeur de la recherche à la société de bourse ETC qui n’hésite pas à qualifier le matériel de « commodité ».
Le logiciel offrirait plus de facteurs différenciants et, de façon régulière, des fonctionnalités porteuses de valeur-ajoutée pour les entreprises.
Quant aux services, après des années de croissance, ils sont touchés aujourd’hui par le ralentissement de la croissance économique. Si les web agencies qui surfaient sur la vague internet font aujourd’hui grise mine lorsqu’elles n’ont pas mis la clé sous la porte, les grandes sociétés de services généralistes sont elles aussi touchées.
Avant toute décision d’investissement, une évaluation du portefeuille s’avère donc nécessaire dans le choix d’un fonds TMT. On sera en particulier sensible à l’exposition géographique des entreprises et à leur capacité, en cette période où les perspectives de reprise demeurent incertaines, à intervenir sur des marchés solvables. Dans cette logique, les « pure players » internet doivent être abordés avec la plus grande circonspection.