Quels sont les fonds à acheter pour préparer sa retraite sans avoir à les suivre régulièrement ?
Merci de la confiance que nous témoigne cette lectrice, mais comme à l’accoutumé rappelons notre règle de base qui nous interdit de recommander à l’achat ou à la vente un fonds particulier. Ceci dit, il n’existe pas pour l’heure chez Morningstar de critère « retraite ». Il est possible d’identifier d’un clic de souris les fonds éligibles au PEA ou à l’assurance-vie, mais pas des fonds qui seraient destinés à un placement retraite.
Tout simplement parce que les stratégies d’épargne retraite varient d’un investisseur à l’autre, en fonction de son âge, de l’âge auquel il compte prendre sa retraite, de sa capacité à traverser des crises de marché, de sa situation de famille, etc.
S’il ne nous est pas possible de préconiser tel ou tel produits dans l’optique de préparer sa retraite, en revanche il est possible de revenir sur quelques points à prendre en compte afin d’effectuer une pré-sélection judicieuse.
Risques et horizon de placement
Avant toute chose, il appartient à chaque investir de déterminer si son épargne retraite est de long terme ou de court terme : un salarié de 40 ans a encore une bonne vingtaine d’années à travailler avant de prendre sa retraite. Cela signifie qu’il peut se permettre d’avoir en portefeuille des fonds offrants une certaine volatilité.
Un fonds action est susceptible de perdre de la valeur et d’être secoué par des krach boursiers plus ou moins importants. Mais qu’importe le krach d’aujourd’hui si l’investissement est à long terme car en 20, 15 ou 10 ans les marchés ont toutes chances de remonter et le fonds de générer éventuellement une plus-value.
A l’inverse un salarié de 55 ans qui envisage de prendre sa retraite d’ici 5 ans devra adopter un profil plus prudent : un fonds action acheté aujourd’hui peut connaître un environnement difficile d’ici 3 à 4 ans et ne pas avoir retrouvé toutes ses couleurs dans 5 ans lorsque l’on cherchera à réaliser son actif.
Ce profil d’investisseur aura donc plutôt intérêt à s’orienter vers des placements « sans surprises » avec des fonds obligataires et monétaires. Plus son horizon de placement est court, plus on sera bien inspiré de s’orienter vers des produits offrant des risques limités.
Epargne durable ou de précaution
Un autre facteur important à prendre en compte est sa capacité à ne pas toucher aux sommes immobilisées : est-ce que vous êtes susceptible d’avoir besoin de ses sommes pour payer les études des enfants, une acquisition immobilière ou bien encore s’agit-il tout simplement d’une épargne de précaution qui doit être disponible pour les coups durs ?
Si ce n’est pas cas, autant profiter des enveloppes fiscales attractives comme le PEA ou l’assurance-vie qui en contre-partie des avantages qu’elles procurent impliquent une durée minimale de conservation.
On pourra aussi s’intéresser aux fonds garantis qui définissent à l’avance des règles de rendement. Sur la grande famille des fonds garantis tout et son contraire a été dit, sans doute parce qu’il s’agit en fait d’une catégorie très hétérogène…
Avec un fonds garanti on fait un pari sur le comportement des marchés sur un avenir plus ou moins éloigné. Outre d’analyser sa capacité à garder son épargne immobilisée plus ou moins longtemps, on prendra soin d’analyser les garantis offertes par le fonds. Certains produits en effet, derrière des promesses attractives avec par exemple un rendement de 150% sur 6 ans par exemple, présentent des conditions limitatives… qui rendent les gains assez hypothétiques.
Incontournable travail d’analyse
On associe souvent à la problématique retraite les notions de placements financiers avec capitalisation ou distribution. Les premiers réinvestissent les dividendes alors que les second les distribuent.
Une fois à la retraite, on peut apprécier un produit de distribution. Mais les dividendes sont rarement garantis et en outre il existe des OPCVM de capitalisation et/ou distribution : le gérant du fonds en fonction de son analyse de l’environnement et des perspectives décidera de distribuer ou non des dividendes.
On le voit, il serait difficile voir trompeur de définir a priori une famille de fonds plus ou moins adaptés à une épargne retraite. En la matière les critères absolus n’existent pas et une analyse des risques que l’on est prêt, ou pas, à prendre s’impose. Une fois ces critères définis, il sera possible d’effectuer une pré-sélection avec le Sélecteur de fonds.
Dernier point enfin, quelque soit la qualité d’un fonds et de son gérant, il ne semble pas recommandable de ne pas le « suivre régulièrement ». Alors que de plus en plus de sociétés cotées publient leurs résultats sur une base trimestrielle, il semble raisonnable de faire le point sur ses placements au moins selon cette périodicité.