Si le pétrole devait s’installer durablement au dessus de la barre des 23 dollars le baril, cela profiterait aux pays producteurs, et en premier lieu au Venezuela qui au cours des derniers mois a évolué dans un environnement économique perturbé.
Outre la baisse des cours du brut, le Venezuela a été confronté comme les autres pays de la région à la crise argentine dont on a craint que par un effet de contagion elle déstabilise les économies sud-américaines.
Si la situation demeure très préoccupante en Argentine, ses voisins en revanche ont su limiter les répercussions sur leur propres économies et apparaissent aujourd’hui en position de rebondir avec l’économie mondiale.
Le Mexique en pole-position
Confronté à la baisse des cours du brut, le Venezuela a vu sa balance des paiements se déséquilibrer fortement au cours des dernières années en raison d’une consommation intérieure soutenue portant sur des biens importés. Alors que l’inflation est contenue, le pays pourrait tirer profit d’un fléchissement de sa monnaie qui à terme lui permettrait de rétablir sa balance des paiements.
Les spécialistes de la région estiment que la situation politique et sociale dans le pays garantit la stabilité du Venezuela dans les trimestres à venir. Pronostic similaire pour le Mexique qui devrait rapidement bénéficier de la reprise Outre-Atlantique.
D’une part, l’agence de notation Standard and Poor’s a récemment relevé la note du Mexique. D’autre part, compte tenu de l’accord de libre-échange ALENA (fédérant le Canada, les Etats-Unis et le Mexique) le pays sera parmi les premiers à participer à la reprise américaine. Autant d’éléments qui rendent les analystes confiants
Ainsi les analystes de SalomonSmith Barney estiment que les valeurs mexicaines recèlent un bon potentiel de hausse alors que les spreads sur les marchés obligataires se sont réduits. Dans ce contexte, on peut s’attendre, considère la banque, à un flot d’investissements étrangers important en direction du pays.
Des économies versatiles
La sensibilité des marchés actions locaux par rapport à l’obligataire s’est vérifiée au Brésil où la bourse de Sao Paulo, la Bovespa, a repris des couleurs au cours des derniers mois. Sans retrouver son niveau d’il y a 2 ans l’indice MSCI Brésil, en dollar, est sur une tendance haussière depuis le milieu de 2001.
Reste pour le Brésil l’incertitude des élections d’octobre prochain. A cet égard le Brésil est assez représentatif de la difficulté que l’on rencontre à appréhender les dynamiques des économies émergentes de cette région dont la situation peut rapidement se détériorer. C’est le cas par exemple pour le Pérou dont les fondamentaux apparaissent excellents aujourd’hui aux yeux de plusieurs observateurs. Mais le pays n’est pas à l’abri d’une catastrophe naturelle comme ce fut le cas avec l’ouragan El Nino en 98.
La catégorie Amérique Latine compte un nombre de fonds relativement limité (51 actuellement dans la base de données Morningstar) qui offrent une approche essentiellement régionale. Quelques fonds comme le ABN AMRO Brazil Equity ont une dominante pays mais la majorité des produits tendent à diversifier les risques sur plusieurs pays. Il est d’ailleurs intéressant de constater que les courbes de performance de ces fonds sont très comparables à celle de l’indice MSCI Latin America.