Ne devient-il pas difficile de gérer un fonds "small cap" qui pèse plus de 230 millions de dollars ?
Pas du tout. En fait, le flot continu de souscriptions a un impact positif sur le portefeuille, car il nous permet d’ajuster notre poche de liquidités et d’acheter sur le marché au bon moment. Nous pensons que nos actifs nets peuvent encore augmenter.
Alors qu’il s’appelle "SmallCap", la Boîte de Style Morningstar de votre fonds montre qu’il est surtout investi en valeurs moyennes…
Nous investissons prioritairement sur les petites valeurs se situant dans une fourchette de capitalisation boursière de 500 millions à 1,5 milliard de dollars, la capitalisation médiane des valeurs sur lesquelles nous investissons se situant à 1,3 milliards de dollars. Le fait est que la fourchette de capitalisation boursière des mid cap pour Morningstar va de 1,28 à 8,96 milliards de dollars.
Quelles différences de gestion existe-t-il entre des fonds small et large cap ? Est-ce que le taux de rotation est plus important ?
Nous pensons que compte tenu de la faible couverture en terme de recherches publiées et d’un univers d’investissement bien plus large, investir sur des small caps apporte la possibilité d’offrir dans la durée à nos actionnaires un rendement supérieur à la moyenne. Le taux de rotation est moins lié à la taille qu’au style de gestion et aux conditions de marché. Notre taux de rotation varie de 100 à 200%, pour des fonds ayant ce profil ce n’est pas exceptionnel.
Vous avez placé plus de 12% de vos actifs sur des valeurs japonaises, c’est plus que ce que font les autres gérants. Pourquoi êtes vous si positif sur le Japon ?
Notre stratégie d’investissement est d’abord bottom-up, la pondération régionale étant pour nous secondaire. Néanmoins, notre benchmark le MSCI World Small Cap est investi environ à hauteur de 12% sur le Japon. Au 31 mars, nous étions exposés pour près de 8% sur le Japon sur des sociétés exportatrices qui peuvent tirer parti d’une reprise économique globale. En définitive, par rapport à notre benchmark, nous sommes sous-pondérés sur le Japon.
Dans la catégorie Morningstar Actions Globales Petites Cap., vous comptez parmi les rares fonds 5 étoiles, en affichant le plus fort écart-type. Est-ce que ce risque accru explique votre succès ?
Nous n’avons pas analysé nos performances sous cet aspect. La performance de 169% réalisé en 1999 et la volatilité des marchés ont sans aucun doute contribué à augmenter l’écart type de notre fonds.
Quels sont les secteurs qui selon vous performeront le mieux au cours des 12 prochains mois ?
Actuellement, nous nous concentrons plutôt sur les valeurs cycliques comme les biens de consommation non durables, les télécoms, la santé et les matériaux. Notre conviction que l’économie globale est en train de s’améliorer avec des valorisations raisonnables nous conduit à surpondérer ces secteurs. A plus long terme, compte tenu de l’évolution démographique, nous pensons que les valeurs des biotechnologies peuvent être un thème d’investissement. Nos opinions sont bien sûr susceptibles de changer en fonction des conditions de marché et des évènements.
En raison de leur risque et de leur volatilité, les small cap ne sont pas au cœur des investissements. Quelle part d’un portefeuille les small cap devraient-elles représenter ?
C’est à chaque investisseur de se déterminer sur ce point. De notre côté, nous pensons que le fait d’introduire des small cap globales dans un portefeuille peut en fait abaisser le niveau de risque et doper le rendement dans le cadre d’une diversification géographique, par taille et style.
Que faites-vous si une ligne de votre portefeuille devient trop importante et perd en liquidité ?
Dans le cadre de notre discipline de vente, nous allégeons systématiquement nos positions qui excèdent 5% du portefeuille. En pratique, nos premières positions dépassent rarement 2 à 3% des nos actifs nets et les 10 premières lignes représentent de 10% à 20% du portefeuille.
Quant est-il du comportement des small et large cap selon que les marchés sont haussier ou baissier ?
Historiquement, les small cap ont offert sur le long terme des rendements supérieurs à ceux de valeurs plus importantes. Un des éléments à maîtriser pour gérer le risque supplémentaire que les small cap peuvent présenter est la diversification. Nous pensons qu’un fonds est un bon moyen de réaliser une diversification. Les historiens d’autre part montrent que les small cap font mieux que les autres en sortie de marchés baissiers alors que les capi plus importantes font mieux en milieu et fin de marchés haussiers. Nous sommes convaincus qu’en étant sélectif on peut trouver des small cap qui procurent un rendement supérieur à la moyenne dans tous les cycles de marché.