La COB s’intéresse à la gestion alternative

Dans le cadre de son 34ème rapport présenté ce matin, la COB fait le point sur le développement en France de la gestion collective.

Facebook Twitter LinkedIn

Les rapports annuels de la Commission des opérations de bourse, jolis pavés de plus de 400 pages, ont ceci de romanesque pour l’investisseur qu’ils brossent une année d’activité, tant sous l’aspect des statistiques, du travail réglementaire que de celui des sanctions. Une vaste fresque en somme de tout ce qui a compté en matière d’appel public à l’épargne.

En ce qui concerne la gestion collective, le 34ème rapport fournit les chiffres de l’industrie. Parmi les plus intéressant, on notera que parmi les OPCVM, les FCP voient leur poids grandir. En 2001 leur nombre a augmenté de 14% pour atteindre 6.341 sur un nombre total d’OPCVM ouverts au public de 7603. Dans le même temps, le nombre de Sicav se réduisait (-22) pour atteindre 1.262.

Parmi les évolutions les plus notables de l’année 2001, la COB s’intéresse d’autre part au développement des ETF ou trackers, ces fonds cotés en bourse, à celui du marché des fonds de fonds et à l’essor de la gestion alternative.

Créativité de la gestion

Il est vrai qu’en raison d’un "contexte de marchés d’actions difficile depuis deux ans, l’intérêt des investisseurs s’est reporté sur des stratégies de gestion favorisant une certaine décorrélation entre les performances des fonds et celles des principaux indices des classes d’actifs classiques " explique la Commission.

D’où l’intérêt des investisseurs pour les fonds garantis, les produits obligataires ou les fonds monétaires qui assurent une garantie en capital. Les plus volontaires par ailleurs n’ont pas manqué de s’intéresser aux fonds alternatifs qui à travers diverses techniques permettent de jouer les marchés à contre-courant.

La COB rappelle que parmi les outils à leur disposition les gérants peuvent utiliser l’effet de levier. En précisant toutefois que la réglementation limite le recours à l’effet de levier à "une exposition nette maximale théorique de 2,2 fois l’actif net " de l’OPCVM.

Information à la hauteur des risques

Pour s’abstraire de ces contraintes, les professionnels peuvent adopter plusieurs stratégies. Recourir par exemple à une procédure allégée, mais dans ce cas leurs produits ne peuvent être commercialisés qu’auprès d’investisseurs qualifiés avec un ticket minimum de 500.000 euros, comme c’est le cas pour les FCIMT.

Autre solution, l’approche multigestion. Au travers d’un fonds de fonds il est en effet possible de mettre en portefeuille des fonds alternatifs. Une approche qui permet de mettre une pincée de gestion alternative dans un fonds tout en respectant la réglementation. Le recours aux effets de levier et aux produits dérivés n’est pas nouveau en matière de gestion collective, certaines sociétés de gestion ayant pu concevoir par exemple des produits entrant dans le cadre du PEA qui offraient une certaine exposition à Wall Street.

C’est afin d’éviter que la créativité des sociétés de gestion ne dépasse les capacités d’analyse de leurs clients que la COB a d’ores et déjà mis des garde-fous. Il est demandé aux sociétés de gestion une information précise sur les risques que peuvent présenter ces produits, la COB n’hésitant pas à rappeler que "la validité du consentement du souscripteur ne peut être obtenue que si celui-ci comprend exactement la nature du produit auquel il souscrit ".

MOTS-CLEFS
Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Frédéric Lorenzini

Frédéric Lorenzini  est Directeur de la Recherche de Morningstar France.