Les fonds convertibles remontent la pente

Les obligations convertibles souffrent aussi de la baisse des marchés actions. Certains fonds résistent mieux à la conjoncture.

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Les fonds investis en obligations convertibles retrouvent des couleurs depuis quelques semaines après avoir souffert au cours du premier semestre : la performance moyenne de cette catégorie depuis le début de l’année s’affiche en recul de 9,5% et de 6% sur les 3 derniers mois. Sur 1 mois, elle affiche une performance légèrement positive de 0,3%.

En réalité, derrière cette performance moyenne de la catégorie se cachent des parcours très divers : si Convertibles Monde lâche plus de 18% depuis le début de l’année, à l’inverse HMG Rendement affiche un rendement de 5,5% sur la même période.

Ces différences tiennent aux zones géographiques jouées par les gérants, aux stratégies de couverture de risque devise éventuellement mises en place et aux secteurs qui en matière d’obligations convertibles n’ont pas tous offert les mêmes performances. Surtout, les obligations convertibles ont une sensibilité plus ou moins forte (le delta) aux actions sous-jacentes : plus le delta est fort, plus l’obligation convertible sera tirée à la baisse par la chute du cours de bourse de l’action sous-jacente.

Janus Bifrons

Produits hybrides offrant un rendement comme n’importe quelle obligation mais pouvant être converties en actions de l’émetteur ou de toute autre société, les obligations convertibles sont doublement exposées à l’évolution des marchés boursiers et des marchés de taux. Ce qui rend l’intervention sur cette classe d’actifs délicate, le marché des convertibles revenant de loin : l’indice SSB Convertible Securities a pris 1,16% en août après 4 mois de baisse. Encore cette hausse n’est-elle pas homogène dans tous les secteurs : selon Salomon Smith Barney, les emprunts convertibles du secteur technologique accusaient un recul global de 0,81% en août contre un gain de 1,67% pour ceux du secteur financier…

Les incertitudes concernant les comptes publiés et les perspectives de développement économiques ont en effet pesé sur les emprunts des sociétés de technologies, en particulier des opérateurs télécom comme France Télécom ou Deutsche Telekom qui portent des dettes colossales.

Si certaines poches du marché des convertibles peuvent présenter des dangers, cette classe d’actif demeure dans son ensemble attractive estime Jeremy Wyett, analyste chez Merrill Lynch. Comparées aux actions et obligations, "les convertibles ont offert le meilleur rendement des 3 classes d’actifs sur une période partant de novembre 1995, avec beaucoup moins de risque que les actions si l’on se base sur la volatilité des rendements".

Exposition aux risques

Toutefois Jeremy Wyett rappelle le poids prépondérant des hedge funds sur ce marché au cours des dernières années, des opérateurs qui sont mieux armés que l’investisseur individuel pour prendre des positions et anticiper les évolutions à venir.

Pour ce dernier, le recours peut consister à investir via un fonds s’il souhaite jouer cette classe d’actifs en gardant à l’esprit que les emprunts convertibles comme toutes valeurs mobilières connaissent des hauts, et des bas…

Outre les performances passées, qui rappelons-le ne présagent jamais des performances futures, il conviendra que l’investisseur s’interroge sur les secteurs que le gérant privilégie, la dominante action ou obligataire des convertibles détenues en portefeuille et les zones géographiques sur lesquelles le fonds est exposé.

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A propos de l'auteur

Frédéric Lorenzini

Frédéric Lorenzini  est Directeur de la Recherche de Morningstar France.