Après les valeurs internet c’est au tour des sociétés de biotechnologie d’être mises au banc des places financières : la semaine dernière Genomic Solutions a reçu un courrier du Nasdaq l’informant qu’elle allait être rayée de la cote. Pour avoir laissé son cours de bourse naviguer en dessous de 1 dollar pendant plus de 90 jours, le laboratoire de biotechnologie est ainsi condamné à mettre la clé sous la porte et ses actionnaires à compter leurs pertes.
A moins que Genomic Solutions ne se fasse racheter, comme cela été prévu, par Harvard Biosciences et participe ainsi au mouvement de consolidation que connaît le secteur depuis 18 mois. Promises à un bel avenir industriel, les entreprises de biotechnologie travaillent pour le moyen et long terme mais doivent à court terme financer leur développement. Les marchés boursiers étant cataleptiques, il ne leur reste plus qu’à se faire racheter, pour les plus attractives, par un homologue ou un groupe pharmaceutique qui trouve là l’occasion de mettre la main sur un portefeuille de brevets à bon compte.
Mais les laboratoires installés sont moins disposés que par le passé à mettre la main à la poche. Au delà d’une conjoncture économique incertaine, il doivent faire avec une évolution rapide de leur propre marché entre autre sous la poussée des génériques
Redistribution des cartes
Ainsi, Ranbaxy Laboratories vient de recevoir l’accord de la FDA pour la mise sur le marché de son générique d’Augmentin, une molécule dont les ventes se sont élevées en 2000 à 1,2 milliards de dollars aux Etats-Unis. Du coup le laboratoire indien est choyé par les cabinets d’analyse qui recommandent chaudement la valeur à l’achat. Si Ranbaxy Laboratories peut éventuellement représenter pour les investisseurs une belle opportunité, il s’agit en revanche d’un cauchemar pour les groupes pharmaceutiques occidentaux qui se rappellent de quelle façon les industriels indiens avaient déstabilisé le marché mondial des antibiotiques dans les années 80.
Et puis au-delà de la menace des génériques, des enquêtes de la FDA et des chutes des sociétés de biotechnologie, il y a le climat boursier déprimé auquel n’échappe pas le secteur pharmaceutique. Les gérants de fonds dédiés à la santé ont donc bien du mal à retrouver leur souffle.
Jusqu’aux stars du secteur qui sont à la peine, comme le fonds Pictet GSF Biotech qui accuse un recul de 50% depuis le début de l’année. En dépit de cela, rappelons que ce fonds affiche tout de même une performance positive sur 5 ans de 74%.
De nouveaux segments
Reste que si le secteur pharmaceutique souffre du climat boursier actuel, nombre de valeurs ont le vent en poupe. Sur le marché français les poids lourds comme Sanofi-Synthélabo ou Aventis jouissent de recommandations positives et d’un consensus de marché JCF à surpondérer.
Outre-Atlantique, le secteur des centres de santé, qui a entamé une phase de restructuration et de consolidation, est apprécié des analystes et Citigroup recommande de se renforcer sur ce segment du marché. Les services de santé comme Medidep ou Générale de Santé sont aussi en recommandation surpondérer ou acheter en France chez JCF.
Pour les gérants de fonds le challenge est de se positionner sur les valeurs qui au-delà de leurs résultats présents sont les mieux à même de profiter d’une remontée des bourses. Pour l’investisseur individuel, une analyse du portefeuille s’impose avant toute décision d’investissement.
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