Les acheteurs informatique se rebiffent… C’est ce qui ressort d’un dossier abondamment documenté publié par le Wall Street Journal. On savait depuis un certain temps déjà, depuis la fin des années 90, que le hardware dans sa course à la puissance de traitement était devenu une commodité.
La différence, en terme de fonctions et de marge, devait donc de plus en plus se jouer au niveau du software, c'est-à-dire du logiciel et du contenu. Cette évolution s’est illustré entre autres avec d’un côté IBM vendant son activité de micro-informatique au chinois Lenovo et d’autre part l’éditeur de logiciels Microsoft accumulant au fil des années un trésor de guerre et une situation de quasi monopole.
Mais le journal américain prévient : les grande entreprises sont lasses de consacrer des sommes pharaonique à leur informatique. Elles s’intéressent de plus en plus au logiciel libre et aux solutions alternatives. Aujourd’hui elles entendent acheter des services, et non plus des fonctions dont elles n’ont pas nécessairement besoin.
Valeur ajoutée contre banalisation
Cette situation de rupture offre 2 enseignements. Elle montre d’abord que les fournisseurs informatiques, hardware et software, ont pu préserver leurs marges pendant des années en offrant des fonctions ayant une réellement valeur ajoutée : rapidité des traitement, volumes sans cesse croissant, traitements de plus en plus intelligents, etc.
Dès lors que la valeur ajoutée des nouvelles générations de produit est devenue moins aisée à identifier, les entreprises ont commencé à devenir plus regardantes sur le prix. D’autant que dans le même temps sont apparus des produits "me too" (moi aussi) offrant des fonctions similaires, parfois sans le nom de marque, et souvent pour un prix inférieur.
Bref, avec l’informatique professionnelle s’est produit un phénomène déjà constaté sur le marché de l’électronique grand public (vidéo, audio) : la banalisation des fonctions s’est accompagnée d’un laminage des marges. Un phénomène encore illustré cette semaine par le japonais Sony qui a annoncé une baisse de ses marges opérationnelles suite à la concurrence existant sur ses marchés.
Barrières à l’entrée
Deuxième enseignement : il est important d’identifier sur un marché qui fixe le prix, le client ou le fournisseur. Certains gérants de fonds ne disent rien d’autre lorsqu’ils déclarent s’intéresser lorsqu’ils se penchent sur une valeur et son marché aux "barrières à l’entrée". C'est-à-dire le fait que des nouveaux concurrents peuvent plus ou moins facilement apparaître sur ce marché.
Compte tenu de leurs marges confortables, de leur taille et de leur visibilité, des marchés tels que l’informatique et l’électronique grand public sont structurellement condamnées à voir les offreurs se multiplier. Les barrières à l’entrée se rencontrent en réalité plutôt sur les marchés de niche, dans secteurs industriels n’offrant pas nécessairement une très grande technicité mais un savoir-faire spécifique qui ne s’improvise pas…