Lorsque l’on gère un fonds jouant le thème des nouvelles technologies, faut-il demeurer généraliste ou au contraire se spécialiser sur un secteur ? Pour Vincent Haderer, co-gérant du fonds Actions Multimédia, pas de doute, il faut rester le plus large possible : "le fonds investit en actions internationales sur les 3 secteurs, technologies, média et télécommunications. Nous avons fait le choix de rester sur les 3 secteurs alors que d’autre se sont spécialisés". Le triptyque TMT, qui fut à la pointe à la fin des années 90 lorsque l’on parlait de convergence des 3 secteurs d’activité, demeure donc d’actualité pour le gérant.
Il est vrai que cet aspect généraliste permet de diversifier les risques au sein d’un portefeuille de 50 à 80 lignes, l’équipe de gestion tâchant d’accorder entre 20 et 45% du portefeuille à chaque thème. La période de détention conseillée étant de 3 à 5 ans, cette approche permet de traverser sans trop de difficulté les "trous d’air". D’autant que pour en être généraliste l’équipe n’en affiche pas moins des préférences dûment argumentées, ainsi, dans le monde des télécommunications, elle préfère les opérateurs mobiles aux opérateurs fixes.
Ce type de choix est cohérent avec le mode de construction du portefeuille qui est certes fondée sur la sélection de valeurs, les gérants s’attachant à apprécier la solidité financière de l’entreprise ainsi que la qualité de son management, mais aussi les perspectives de croissance du métier de l’entreprise.
Reste qu’en dépit d’un processus de gestion qui est convaincant, les performances du fonds n’apparaissent pas luxuriantes : crédité de 3 étoiles, le fonds affiche des résultats plus ou moins en phase avec la moyenne des fonds du secteur TMT. Cet état de fait tient peut-être en partie à ce que le fonds n’a pas mis en place de politique de couverture de change : plus de 50% ses actifs sont investis sur les marchés nord-américains, il est évident que le recul du dollar lui a coûté plusieurs points de performance. D’autre part, le fonds a décidé d’investir principalement sur les marchés de l’OCDE et fait l’impasse sur des pays émergents comme la Chine ou l’inde. Peut-être loupe-t-il des opportunités à être trop prudent…