"Jean qui rit et Jean qui pleure…" alors qu’en milieu de semaine Deutsche Telekom annonçait 32.000 suppressions d’emploi étalées sur 3 ans, l’opérateur espagnol Telefonica mettait la main en début de semaine sur le britannique O2 pour 17,7 milliards de livres.
Deux annonces qui illustrent bien la situation contrastée du secteur de télécommunications et plus largement du monde des valeurs technologiques : alors que certaines sociétés sont résolument engagées dans un mouvement d’expansion, d’autres peinent à trouver des relais de croissance et à se repositionner.
Il est vrai qu’au cours des derniers mois, l’actualité financières n’a pas été avare en nouvelles témoignant d’un véritable activisme dans le monde des technologies, avec par exemple Yahoo (33 dollars actuellement contre à peine plus de 4 dollars à l’automne 2002) qui s’est intéressé au site de commerce en ligne chinois Alibaba pour 1 milliard de dollars. Sans oublier le moteur de recherche chinois Baidu qui a pris 300% pour son premier jour de cotation sur le Nasdaq cet été.
Un gisement contrasté
Toutefois, à côté des évolutions positives il ne faut pas négliger les tendances négatives. Ainsi le titre Baidu a perdu de sa superbe : de 150 dollars durant l’été il a dégringolé à moins de 70 dollars…
Reste que les fonds investis dans les valeurs technologiques affichent un gain moyen depuis le début de l’année de l’ordre de 10%. Une progression à comparer avec la hausse de près de 18% de l’indice CAC 40 sur la même période. Mais attention, derrière cette hausse moyenne somme toute modeste des fonds TMT se cachent des performances très disparates allant de +28% à – 4%...
Parmi les fonds qui affichent de belles performances depuis le 1er janvier on trouve des fonds de boutiques plus ou moins grandes comme Centrale Valuetech (+17%) de CCR Actions ou Echiquier Nétéor (+23%) de la Financière de l’Echiquier. Mais aussi des fonds de grands réseaux comme Dédialys Technologies (+16,5%) de La Poste ou CIC Techno.com (+21%) de la banque éponyme. Surtout, au-delà de leurs performances à court terme, ces fonds affichent de bons résultats sur 1 an et sur 3 ans. Une bonne tenue dans la durée qui est un signe encourageant alors que certains fonds au contraire évoluent en dents de scie.
Identifier ses priorités
A l’opposé, on trouve des fonds tels que le Janus Global Technology ( à peine 1% depuis le premier janvier) ou le EasyETF Euro Telecom (-4 %) d’Axa IM. Le cas de ce dernier fonds est particulièrement intéressant car il joue le segment des télécommunications qui fut porté au pinacle pendant la bulle techno. Or il apparaît que ce marché des télécommunications est en réalité très hétérogène. D’où les différences de performance entre un fonds tel que le EasyETF Euro Telecom ou le Balzac Telecommunication index (moins de 5% depuis le début de l’année) de State Street et un Fidelity Telecommunication funds (+17% depuis le début de l’année).
Pour l’investisseur qui s’intéresse au monde des TMT, quelques questions s’imposent : le fonds est-il mono-sectoriel ou offre-t-il une bonne diversification entre les différents marchés des TMT ? Si on veut jouer un fonds mono-sectoriel, il n’est pas déraisonnable de s’intéresser à un tracker tel que le EasyETF Euro Telecom qui permet de coller précisément à l’indice avec des frais plancher.
Autre élément à prendre en considération : quel est le style de gestion du gérant ? Même dans un univers de valeurs dites de croissance on peut adopter une approche prudente et de bon sens. C’est le cas par exemple avec le fonds Echiquier Nétéor de la Financière de l’Echiquier à qui l’on doit d’autre part le fonds vedette Agressor.
Le gérant s’intéresse-t-il aux locomotives ou est-ce un dénicheur de pépites ? Certains gérants TMT sont des dénicheurs : leur connaissance des marchés et des technologies leur permet d’identifier des valeurs, souvent de faible taille et peu connues, offrant un fort potentiel. C’est le cas par exemple du Adig Fund NewTec. Enfin, attention à la volatilité : la majorité des fonds de cet univers présentent une volatilité supérieure à moyenne.