Environ 12 milliards de dollars, c’est ce que le groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) serait prêt à débourser pour mettre la main sur le suisse Serono et récupérer son portefeuille de brevets. D’autres candidats, on cite les noms de Novartis et de Pfizer, pourraient entrer dans la danse et faire des surenchères.
Car aujourd’hui les industriels de la pharmacie rivalisent afin de faire des acquisitions parmi les sociétés de biotechnologies. En effet, si les grands laboratoires se sont fait une place au soleil avec des produits phares, des noms ayant une forte notoriété et jusqu’à présent des marges confortables, ils sont tous à plus ou moins long terme menacés par l’extinction de leurs brevets qui inexorablement finissent par tomber dans le domaine public.
La suite est connue : les grands groupes voient leurs préparations vedette concurrencées par des "génériques", c'est-à-dire des médicaments utilisant les mêmes molécules et rendant les mêmes services mais vendus moins chers. C’est ce qui explique la chasse aux start-up et autres sociétés de biotechnologie déjà bien établies afin de renouveler rapidement son portefeuille de brevets.
Facteur de valorisation
D’où les 12 milliards de dollars proposés pour Serono dont le chiffre d’affaires en 2004 s’est établi à 1,8 milliards d’euros avec un résultat net de 363 millions. D’où aussi sans doute la hausse de près de 42% qu’a enregistré le titre Serono sur 1 an.
Une hausse qui illustre bien l’engouement que connaissent les valeurs biotechnologiques et qui conduit certains à se demander si on ne risque pas de voir apparaître une bulle dans ce domaine comme ce fut le cas à la fin des années 90 dans le secteur des TMT.
Alors qu’il se négocie avec un PER (price earning ratio qui mesure le ratio cours de bourse sur résultats nets) de l’ordre de 24, le titre Serono n’apparaît pas excessivement haut. Rappelons que les fonds santé disponibles sur le marché européens sont investis sur des actifs ayant un PER moyen de 24 à 25 et que les fonds biotechnologie ont un PER de l’ordre moyen de 30.
Des fonds plus purs, donc plus risqués
Aujourd’hui sur le marché français on ne compte gère qu’une quinzaine de fonds actions jouant le thème des biotechnologies, des fonds qui doivent être clairement distingués des fonds jouant le thème de la santé. Ces derniers peuvent en effet investir sur des valeurs pharmaceutiques, des entreprises de soins, des fournisseurs de prestations de services connexes comme aux Etats-Unis les systèmes de suivi de patients... Sans oublier plus largement les entreprises actives dans le domaine des soins du corps (cosmétique, alimentation, etc).
En réalité, les gérants santé ont à leur disposition une large palette de marchés sur lesquels ils peuvent intervenir au gré de l’évolution de l’environnement économique et des opportunités. Du coup, les fonds santé comptent en moyenne 62 lignes, soit sensiblement plus que les fonds biotech qui en moyenne ont une quarantaine de valeurs en portefeuille…