Trouver le bon équilibre entre la sensibilité action et l’exposition aux taux, tel est l’objectif de Guy de Tonquedec avec son fonds convertibles. "Nous avons un objectif de performance absolue en jouant la convexité positive des obligations convertibles, c'est-à-dire en investissant sur des émissions qui profitent bien de la hausse de l’action mais ne sont pas trop durement pénalisées en cas de baisse."
Ce parti pris conduit le gérant à s’intéresser à des convertibles affichant un delta (qui mesure la sensibilité action) se situant entre 25 et 65%. "Au delà on prend tout le risque lié aux actions et en deçà de cette fourchette on a les mêmes risques que sur de l’obligataire sans profiter du potentiel de hausse des marchés actions". Résultat, le fonds affiche une convexité positive avec une sensibilité moyenne de 46% : lorsque les marchés progressent de 20% le fonds prend 9,2% et si le marché baisse de 20% le fonds ne recule que de 5,4%.
Reste que cet équilibre entre exposition action et taux n’est pas toujours facile à réaliser. En particulier, le gisement d’obligations convertibles tend progressivement à se tarir au niveau mondial alors que de plus en plus d’émissions arrivent à maturité. D’où le recours à des produits synthétiques qui reproduisent le comportement d’une obligation convertible en suivant un cahier des charges d’abord fixé par le gérant. Le fond compte actuellement 14 produits synthétiques sur une trentaine de lignes. C’est ce qui lui permet, alors que par exemple la convertible Suzuki a atteint une sensibilité de 87% de pouvoir mettre en portefeuille un produit ayant une sensibilité de 49% à l’action du groupe japonais. Autre bénéfice du produit synthétique : il bénéficie de la note de crédit de son émetteur, pas de celle de l’action cotée en bourse. Ce recourt aux synthétiques a donc permis au fonds de relever sa note de crédit de BBB à A.
Enfin, notons que si le gérant n’affiche aucune préférence sectorielle son fonds est actuellement exposé à hauteur de 49% au marché Japon et pour 18% aux autres marchés asiatiques. Une prédominance que Guy de Tonquedec explique par les opportunités qu’offre la région, en particulier au Japon, alors que les Etats-Unis présentent un marché très mur et que le fonds n’a pas vocation à trop piocher dans le gisement des convertibles européennes, "nos clients sont déjà exposés à l’Europe". Mais on peu se demander si le gérant n’a pas un biais asiatique : avant de rejoindre la banque d’Orsay, Guy de Tonquedec a été pendant plusieurs années gérant actions Asie. Sera-t-il capable de sortir de cette classe d’actifs ?