Faut-il jouer l’or ?

Est-il encore temps ? Et comment le jouer….

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De moins de 440 dollars en janvier 2005, l’once d’or n’a cessé de progresser au cours des derniers trimestres pour atteindre les 640 dollars actuellement après avoir allègrement tutoyé les 730 dollars il y a moins d’un mois.

Ces niveaux font craindre à certains que le métal jaune n’atteigne des cours excessifs et que ne se crée une bulle. Mais les cours de l’or sont soutenus par plusieurs facteurs : la faiblesse du dollar bien sûr, mais aussi les incertitudes géopolitiques, les craintes que suscitent les marchés actions et certainement aussi un prémisse de reflux en provenance des marchés immobiliers qui après avoir servi de valeurs refuges sont arrivés à des sommets qui commencent à donner le vertige.

Quoi qu’il en soit, pour celui qui souhaite aujourd’hui investir sur l’or plusieurs scénarios sont envisageables. Il y a bien sûr l’achat d’or physique qui permet de glisser un lingot sous son matelas. Depuis que la fiscalité de l’or a été remise à plat en début d’année et que la taxe de 8% sur les transactions a été levée, un sérieux frein a disparu.

L’or-papier

Autre solution, acheter un certificat qui reproduit l’évolution du cours de l’or mais en offrant une plus grande souplesse. Aujourd’hui on trouve en France le Lyxor GBS mis sur le marché en novembre dernier ou le Gold BP 0110 que BNP Paribas vient de lancer en avril dernier.

Ces titres qui sont cotés en bourse en temps réel supportent des frais de gestion annuels de l’ordre de 0,40% auxquels il faut ajouter les frais de courtage, comme pour toute transaction en bourse, à l’achat et à la vente.

Autre approche que privilégient certains : investir sur les sociétés minières actives sur le secteur aurifère telles que Anglogold, Barrick Gold ou Newmont Mining. La tentation peut être d’autant plus grande que plusieurs de ces valeurs aurifères sont cotées sur Euronext sur le compartiment étranger.

Mais attention, les sociétés qui extraient de l’or ne voient pas leur cours corrélés à ceux du métal jaune. Et surtout elles affichent des profils différents : peu de choses en commun en effet entre le canadien Barrick Gold qui réalise 2 tiers de son activité en Amérique du Nord et dont le titre a pris 30% sur 1 an et Harmony Gold qui a une grosse activité en Afrique du sud et dont le cours de bourse s’est apprécié de près de 80% sur la même période.

Plusieurs types de fonds or

Dans le doute, on se tournera vers un fonds dont le gérant se charge d’arbitrer entre les différents titres cotés en fonction de leur évolution. A ce niveau l’investisseur a le choix entre 2 approches : acheter un fonds spécifiquement or ou opter pour un fonds plus généraliste jouant le secteur de l’or ainsi que les matières premières dans leur ensemble.

Dans cette dernière famille on trouve une approche généraliste avec le fonds "Federal Multi Or et Matières Premières" de la société de gestion Federal Finance Gestion ou le "Axa Or et Matière Première" de la société de gestion éponyme. Le second incorpore moins de valeurs aurifères et affiche de ce fait un profil plus généraliste.

Au niveau des fonds or "purs" on trouve une dizaine produits dont le "Fructifonds International Or" de Natexis qui avec un portefeuille relativement resserré affiche une performance de l’ordre de 70% sur 1 an et de 102% sur 3 ans ou le fonds "Crédit Mutuel Actions Or". Ce fonds peut sur ces périodes se prévaloir de performances flatteuses, de 95 et 133% respectivement, mais avec une volatilité sur 3 ans elle aussi bien plus importante…

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Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
AXA Or et Matières Premières C64,27 EUR0,82Rating
CM-AM Global Gold RC44,94 EUR0,47Rating
Federal Multi Or et Matières Premières56,84 EUR0,99Rating

A propos de l'auteur

Frédéric Lorenzini

Frédéric Lorenzini  est Directeur de la Recherche de Morningstar France.