Au cours du dernier mois les fonds investis en actions Euroland grandes capi ont lâché 8% en moyenne, à Paris l’indice CAC 40 a perdu en quelques semaine les gains engrangés depuis le début de l’année : de plus de 5.300 points début mai il est tombé hier à moins de 4.700 points.
Des glissades aussi du coté de l’obligataire : -0,5% en moyenne pour les fonds obligations à haut rendement en 1 mois, -3,9% pour les fonds convertibles… Dans ce contexte, alors que les observateurs craignent un renforcement des poussées inflationnistes et une poursuite des politiques de relèvement de taux, l’investisseur se demande à quel saint se vouer.
Et certains d’évoquer les fonds monétaires et leur caractère sécuritaire dans la mesure où ils ne présentent a priori pas de risque de perte en capital. Ces fonds en effet investissent sur des dettes à très court terme (de quelques jours à quelque moins) où le risque de défaut est nul. En contrepartie de cette absence de risque en capital, l’investisseur doit accepter un rendement faible : 0,9% en moyenne depuis le début de l’année, 1,8% sur 1 an, 5,2% sur 3 ans…
Pour le PEA aussi
Une faiblesse de rendement qui ne justifie pas que l’on se détourne de cette classe d’actif. D’une part parce qu’il s’agit tout de même d’un rendement, aussi faible soit-il. D’autre part parce qu’il existe dans l’univers du monétaires quelques rares fonds qui peuvent prendre place dans un PEA, enveloppe fiscale à l’origine destinée à recevoir des produits actions. C’est le cas notamment du fonds monétaire CIC PEA Sérénité : il a offert un petit 1,4% en 2004 et en 2005, et 0,4% en 2003.
A coté des fonds monétaires stables, on trouve des monétaires dynamiques. Ces derniers tirent leur épithète d’une gestion plus volontariste : afin de doper les performances du fonds le gérant ajoute à son portefeuille une pincée plus ou moins importante d’actions.
Résultat : on peut obtenir un renfort de rendement… ou une perte : lorsque les marchés actions baissent les fonds monétaires trop exposés aux actions baissent aussi. Par exemple le fonds Montségur Trésorerie a perdu plus de 1% au cours du dernier mois.
Autre point à prendre en considération, la volatilité. Alors qu’elle est quasiment nulle avec un fonds monétaire stable (de l’ordre de 0,08 en moyenne), elle passe à 0,55 avec les monétaires dynamiques. Enfin rappelons que l’on supporte avec les fonds monétaires en dollar un risque devise…
Les moyens et la fin
Parmi les fonds monétaires qui se sont bien comportés au cours des dernières années et qui ont su encaisser la baisse récente des marchés actions, citions les fonds AXA Trésorerie Plus ou Ixis Trésorerie Plus. L’objectif de ces fonds est de battre l’indice Eonia (Euro OverNight Index Average) qui mesure le loyer de l’argent au jour le jour.
Mais pour atteindre cet objectif, les stratégies peuvent varier et certains gérants ne se contentent d’incorporer des actions dans leurs fonds monétaires pour en booster les performances. C’est le cas par exemple avec le fonds CAAM Arbitrage VAR2 qui recourt à une gestion sophistiqué (VaR : value at risk) intervenant entre autres par arbitrage sur taux et devise. Le principe n’est pas de jouer l’évolution d’une classe d’actif (ex : les small cap ou l’Europe de l’Est par exemple) mais de parier sur le comportement relatif de 2 marchés (exemple type : les devises). Pour chaque arbitrage, le gérant calcule le risque maximum et la probabilité que le scénario positif survienne. C’est de la gestion où l’ordinateur vient en renfort de l’intuition mais ça donne des résultats concluants : 3,8% en 2005, 3,4% en 2004, 4,4% en 2003…
De son côté, afin de battre l’Eonia, le fonds Altipro recourt à la gestion alternative tout comme le fonds Groupama Alternatif TresoPlus qui entre dans la catégorie AMF "Fonds de fonds alternatifs"…
La créativité des gérants apparaît très large en la matière. Mais on prendra garde à ne pas s’aventurer sur des approches par trop exotiques. Et surtout on sera attentif aux frais qui dans le cas de certains fonds peuvent être totalement dissuasifs.