Avec des taux d’intérêt qui sont tirés à la hausse en Europe par la BCE dont le principaux taux directeur est passé en un an de 2% à 3,50%, les placements monétaires à court terme risquent de retrouver de leur charme et on peut raisonnablement anticiper un relèvement de leur rémunération.
Rappelons qu’en 2006, les fonds monétaires stables en euro ont en moyenne rapporté une rémunération de l’ordre de 2,5%. Bien que l’exercice soit aléatoire, voire spéculatif, sur la base des rendements constatés au cours des premières semaines de l’année, de l’ordre de 0,20%, on peut être tenté d’extrapoler un rendement annuel moyen de l’ordre de 2,81%.
Alors, les fonds monétaires vont-ils retrouver de leur intérêt face aux comptes rémunérés de type Epargne Orange qui affichent des taux d’appel (souvent valables rappelons-le l’espace de quelques mois) de l’ordre de 5% ? Si on tient compte du fait que ces comptes fonctionnent à la quinzaine avec souvent des plafonds, les fonds monétaires ont bien une carte à jouer.
Pour gérer les liquidités de son PEA
Autre avantage que peuvent offrir les fonds monétaires : certains d’entre eux sont éligibles au PEA, comme par exemple le Fructi PEA Sérénité ou encore le fonds Ecureuil Refuge PEA alors que cette enveloppe fiscale ne peut normalement recevoir que des produits actions.
Rappelons que les fonds monétaires investissent dans dettes à très court terme, de quelques jours à quelques semaines, et que ces fonds ne présentent a priori aucun risque de perte en capital (si ce n’est le risque de défaut). Cela est vrai pour les fonds monétaire euro stable, mais il en va autrement pour les fonds monétaires dynamiques dont l’objectif est d’apporter une rémunération supérieure à celle du monétaire stable. Pour atteindre cet objectif, les gérants de fonds monétaires dynamiques incorporent dans leur portefeuille un peu d’actions afin de doper les rendements.
Ce recours aux actions a pour effet d’apport un surcroît de rendement dans certains cas… et dans d’autres d’entraîner une baisse de la valeur liquidative. En 2006, les fonds monétaires dynamiques ont enregistré un gain de moyen de 2,9%, avec des performances s’étageant de 7% à -1%.
Enfin il convient de rappeler que le risque de perte en capital peut aussi survenir avec les fonds monétaires, fussent-ils stables, libellés en dollar. Dans ce cas c’est un effet de change négatif qui est susceptible de faire plonger les performances, exprimées en euro, dans le rouge. Sur un an, cette catégorie accuse un recul de 1%.
Attention aux frais
Voilà ce qu’il faut garder à l’esprit avant d’acheter du monétaire. En sachant que souvent les réseaux bancaires ont plusieurs fonds monétaires à leur catalogue affichant des performances différentes. Ainsi chez LCL on trouve le fonds Monelion Régularité dans la gamme Spécialis. Ce fonds a rapporté 2,46% en 2006, contre 2,03% seulement pour le fonds Monélion Jour proposé par la même banque…
En fait Monélion Jour est un fonds nourricier de Monelion Régularité, c'est-à-dire qu’il est entièrement investi dans ce fonds qui de son côté est dit maître. Le Monélion Régularité affiche des frais de gestion pouvant atteindre 1%, auxquels s’ajoute les frais de gestion de 0,42% du fonds nourricier. Une superposition de frais qui explique la différence de rendement des 2 fonds… Pour mémoire précisons que la part du Monélion Régularité s’élève à plus de 3.000 euros contre moins de 600 euros pour le Monélion Jour.
Scénario similaire au Crédit Agricole où à partir de 200 euros à placer en monétaire on se voit proposer le fond Capitop Monétaire qui a fait 1,84% l’année dernière avec des frais de gestion maximum de 1,10%. Si on peut mobiliser 6.000 euros ou plus on passe à des frais de gestion plus doux (0,55%) avec le fonds Capitop Trésorerie qui a permis en 2006 d’obtenir un rendement de 2,38%. La différence de rendement tient aux frais prélevés, car pour le reste ces 2 fonds sont nourriciers du fonds Portfolio Jour.
Des tickets d’entrée différents
Le principe d’une offre à double vitesse se retrouve peu ou prou dans tous les grands réseaux. A La Banque postale par exemple on se voit proposer LBPAM Trésorerie 1 qui a fait 2,03% l’année dernière avec des frais de gestion à plus de 1% et LBPAM Trésorerie 2 qui en raison de frais moitié moindre a fait du 2,52% en 2006.
Coté BNP Paribas on aura le choix entre le Moné Souverain qui a fait près de 2% en 2006 et le BNP Paribas Monétaire dont la performance s’est élevé sur la même période à 1,68%. Des fonds qui eux-mêmes investissent dans le Klé Cas Souverain dont les frais sont très bas, à mois de 0,10%, mais qui n’est accessible que qu’avec un ticket de plusieurs dizaines de milliers d’euros…