Une fois n’est pas coutume, alors que nous sommes habituellement réticent à mettre en avant un fonds à formule tant la compréhension des mécanismes de ce genre de placement relève souvent de l’exercice de flagellation intellectuelle, le dernier produit que Barclays met sur le marché dans cette catégorie nous semble mériter une attention spéciale. D’abord parce que la formule est relativement simple à appréhender : le fonds est gagnant si au terme du contrat de 10 ans en janvier 2017 l’indice DJ Eurostoxx 50 a enregistré une performance positive sur la période. Dans le cas contraire, si cet indice finit au bout de 10 ans à un niveau inférieur à celui qu’il avait en janvier 2007, le fonds aura perdu d’autant.
A ce compte là on peut être tenté de chercher sur le marché un ETF comme l’Easy Euro ST 50 qui réplique la performance de l’indice. Sauf que le fonds The Dream prend toute la hausse en cas de gain de l’indice DJ Eurostoxx 50 sur la période, en gardant en mémoire le plus bas enregistré par l’indice pendant les 10 ans. La performance totale du fonds correspondra alors au gain de l’indice sur la période + sa plus forte baisse.
Concrètement : si l’indice finit en recul de 12% par exemple au bout de 10 ans, le fonds perd 12% ; si l’indice finit en hausse, le fonds progresse du plus haut atteint par l'indice pendant toute la durée du contrat (12% par exemple) ; si en outre, avant de finir sur une hausse l’indice a enregistré une baisse de 19% par rapport à son cours initial de janvier 2007, le fonds progresse de 31% (12% + 19%). La formule est pour le moins séduisante.
Pour les investisseurs qui aiment parier, la question essentielle est en fait de savoir d’une part si l’indice est susceptible de lâcher du terrain sur 10 ans. Bien que le DJ Eurostoxx 50 ait sensiblement progressé depuis son point bas en mars 2005 à moins de 2.000 points, il est loin d’avoir retrouvé comme les autres grands indices son plus haut de mars 2000 à près de 5.500 points. Et d’autre part de savoir si cet indice ne risque pas connaître sur la période d’échéance un accès de faiblesse comme ce fut le cas par exemple au printemps 2006 où il est passé de près de 3.900 points à à peine plus de 3.400 point, soit un recul presque 13%.