Voilà un produit astucieux qui ne manque pas de charmes. Géré pour le compte de Boursorama par un des spécialistes des ETF, il offre une exposition aux grands marchés actions mondiaux via une palette de 12 ETF Lyxor, une garantie de remboursement du capital investi au terme du contrat (le 3 mars 2017). Et, last but not least, le paiement d’un coupon de 7 euros le 9 mars 2009.
Il s’agit d’une rémunération de 7% par rapport à une valeur liquidative initiale de 100 euros au 3 mars 2008. De quoi attirer l’investisseur, d’autant que ce coupon est offert "aux porteurs au terme de la première année" même s’ils n’ont pas souscrit en début de période. En clair cela signifie qu’un investisseur qui achète aujourd’hui une part du FCP à 96,86 euros, recevra un coupon de 7 euros dans à peine plus de 6 mois, soit un rendement annualisé de 22% !
Si la valeur liquidative continue à se maintenir sous la barre des 100 euros, ce taux rendement annualisé augmentera à mesure que l’investisseur souscrira au plus près de la date du 9 mars 2009.
Exposition, potentielle, aux marchés
Quant au fait que la valeur liquidative du fonds se soit contractée depuis son lancement, ce n’est pas en soi un souci. En effet, le promoteur apporte une garantie de remboursement au terme du contrat. Il s’agit de la plus élevée des 3 valeurs suivantes : a) la valeur liquidative d’origine (notons que Boursorama applique 0% de frais de souscription), b) "la plus élevée des valeurs liquidatives observées pendant la Période de souscription privilégiée" (entre mars 2008 et mars 2009) c) 80% de la valeur observée pendant la vie du fonds.
Si le fonds enregistre actuellement un fléchissement de sa valeur liquidative, ce qui est assez logique compte tenu de son exposition aux marchés action, il devrait en retour profiter du retournement de situation lorsque ces derniers repartiront à la hausse.
En effet, le fonds est investi en permanence en actifs non risqués et en actifs risqués représentés par une douzaine d’ETF très diversifiés qui permettront de bénéficier de la reprise tant des marchés développés que des marchés émergeants.
La quadrature du cercle
Reste à savoir comment se règle au sein du fonds l’allocation entre actifs non risqués et actifs risqués ? En effet, plus le fonds enregistre une performance négative plus la part en actifs non risqués augmente. On parle alors de "monétarisation" du fonds dans la mesure où il peut finir par ne plus comporter d’actifs risqués. Il convient de noter que, arrivé à un certain point, cette monétarisation est irréversible : même si les marchés se ressaisissent, l’allocation en actifs risqués du fonds demeure nulle… Bref, on ne profite pas dans ce cas de la reprise des marchés.
Alors, comment se règle cette allocation ? La réponse est dans la notice du fonds : "L'objectif d’exposition aux actifs risqués, calculé lors de chaque ajustement résulte d’un calcul dont le terme principal est égal au produit de la différence entre la valeur du FCP et la valeur actuelle de la garantie donnée aux investisseurs et d’un coefficient qui dépend du risque associé aux actifs risqués. ". Comprend qui peut !
En réalité on ne dispose d’aucune visibilité sur la façon dont va évoluer l’exposition du fonds aux actifs risqués. En d’autres termes, au risque de marchés (comment vont évoluer les indices) s’ajoute un risque d’exposition (quelle exposition à ces marchés va prendre le gérant) qui rend opaque et peu prévisible le comportement du fonds.
Dans sa notice AMF, le promoteur envisage un cas défavorable où les actifs risqués baissent d’abord fortement puis terminent en forte hausse à l’échéance. Dans cette hypothèse, qui ressemble étrangement à la configuration de marché que nous traversons actuellement, le rendement annualisé du fonds ressort à 1,1%... coupon compris.