"Quelle confiance accordée à la finance mondiale…". Nul doute que la question de la conférence inaugurale du salon Patrimonia qui se tient la semaine prochaine à Lyon les jeudi et vendredi retiendra l’attention les participants. Quelques 4.000 conférenciers (selon les chiffres de 2007) qui se réuniront pour cette 15ème édition.
La manifestation est dédiée aux CGP (Conseillers en gestion de patrimoine) qui trouvent là l’occasion de faire leur marcher : promoteurs de programmes de défiscalisation de type Robien ou Girardin industriel, côtoient gérants, spécialistes du Malraux, actuaires et professionnels de l’assurance-vie. Bref tout ce qui se fait en matière d’investissement sur le marché français est à portée de main pour les conseillers reçus sur invitation. Pour les autres, il en coûte 670 euros de droits d’entrée, si toutefois ils sont acceptés dans le Saint de Saints…
Humeur morose
Au menu cette année, l’actualité fiscale et patrimoniale bien sûr avec des ateliers traitant de "opérations de transmission d’entreprise", d’’immobilier locatif ou d’ISF. Mais aussi et surtout la quête de classes d’actifs permettant d’échapper au marasme ambiant. "Les bourses plongent et les perspectives économiques en Europe comme aux Etats-Unis sont assez inquiétantes, avoue un conseiller financier. Dans ces conditions tout le monde cherche des solutions de placement pour traverser la crise".
En la matière, parmi les thèmes abordés par les conseillers financiers se trouvent bien sûr les marchés boursiers et certains de leurs segments. Ainsi les professionnels plancheront sur "les marchés émergents sont-ils insensibles à la baisse de la croissance des pays de l’OCDE".
Bien que ces marchés aient vu leurs bourses elles aussi prises dans la tourmente qui secoue toutes les grandes places mondiales, il n’est pour s’en convaincre que de regarder la situation en Russie où les cotations cette semaine ont du être suspendues en raison d’un effondrement des indices, la croissance de ne dément pas. Jean-Marie Laporte, directeur de la société de gestion East Capital qui investit essentiellement en Europe émergente se montre confiant en mettant en avant l’immense besoin de rattrapage de ces pays.
Préserver le capital
De son coté Ghadir Abu Leil-Cooper, qui est responsable marchés émergents chez Barings, confirme que la consommation domestique de la Russie offre un fort potentiel de rattrapage. Et que la bourse de Moscou, hors valeurs énergétiques, demeure peu chère en dépit de perspectives de croissance des bénéfices de l’ordre de 50%.
Autre thème abordé, les produits structurés. Ce sont eux que l’on trouve entre autres dans les fonds garantis et autres fonds à formules. Ils permettent de prendre une exposition aux marchés actions tout en apportant une protection, plus ou moins importante du capital. Sur ce thème interviennent Exane Derivatives, qui est un des spécialistes des structurés, et BNP Paribas Privalto, une structure dédiée de la banque qui s’adresse spécifiquement aux conseillers financiers.
Sans surprise, il sera question aussi d’obligations convertibles, avec les produits synthétiques qui viennent compléter le stock des émissions primaires, de perspectives des matières premières en particulier du pétrole, ou de stock-picking avec entre Didier le Ménestrel, patron de la Financière de l’Echiquier et charismatique gérant du fonds Agressor.
Enfin, cerise sur le gâteau, les professionnels n’échappent pas à l’inquiétude quelque soit leur expérience et se verront proposer une conférence sur un thème là encore d’actualité : "stratégie de communication en temps de crise"…