Avec les commentaires consacrés à Centifolia et au fonds Magellan nous lançons en France une nouvelle approche de l’analyse de fonds.
Cette analyse qualitative s’appuie sur 5 piliers, ce qu’en anglais nous appelons les 5 P : Performance, People, Process, Parent, Price. People, ce sont les personnes qui font la gestion, l’équipe qui comprend les gérants mais aussi éventuellement les analystes qui assistent le ou les gérants. A ce niveau nous nous intéressons au trackrecord de l’équipe, à son expertise, les performances qu’elle a pu délivrer par le passé sur le fonds ou d’autres fonds. Nous cherchons aussi à savoir si les gérants sont investis à titre personnel dans le fonds qu’ils gèrent. Cette question surprend parfois certains professionnels en Europe mais aux Etats-Unis les gérants sont habitués à y répondre.
Autre aspect qui nous intéresse beaucoup au niveau de l’équipe : comment est-elle payée, en particulier au niveau de son bonus. Est-ce que la rémunération est assise sur l’accroissement de la collecte ou sur la performance du fonds ? Dans le premier cas, les intérêts du gérant et des investisseurs ne sont pas alignés puisque bien souvent un accroissement excessif des actifs sous gestion nuit au maintien d’un style d’investissement cohérent. Sans parler du temps consacré au marketing. Il est normal et souhaitable qu’un gérant passe du temps à présenter son fonds et à expliquer ses performances. Mais cette tâche ne doit pas se faire au détriment de la gestion elle-même.
Dans le second cas, si le calcul du bonus est assis sur les performances du fonds, s’agit-il des performances à 1 an ou à plus long terme ?
Le Processus de gestion concerne la façon dont le fonds est géré. Est-ce que le processus est clairement explicité et compréhensible ? Explique-t-il les performances passées ? Permet-il de comprendre la façon dont le fonds réagit selon les différentes phases de marché ? Surtout, ce processus est-il constant dans le temps ?
La partie Parent s’intéresse à la société de gestion elle-même : solidité et indépendance financières, historique légal (est-ce que la société de gestion a déjà fait l’objet d’enquête ou a-t-elle déjà connu des situations de conflit d’intérêt ?).
Enfin la partie Prix prend en considération le coût de la gestion, qu’il s’agisse des frais de souscription, des frais de gestion ou encore du TER (Total Expense Ratio). Les frais de gestion sont parfois considérés à tort comme indolores : ils sont calculés et prélevés sur chaque valeur liquidative qui de ce fait est nette. Lorsque les marchés sont bien orientés et que le fonds progresse de 12 ou 15% sur une année, on tend à ne pas faire attention au poids des frais. Mais lorsque les marchés progressent faiblement, rappelons que le CAC 40 en 2007 a fait à peine plus de 3%, les frais pèsent plus lourds…
Ces analyses sont gérées au niveau européen par une équipe dédiée. En France, ce sont Thomas Lancereau et Mathieu Caquineau qui sont en charge de l’analyse qualitative.