Avec le retour de la croissance, les perspectives positives sur les ressources naturelles semblent durables. Mais rares sont les ressources qui permettent un investissement en direct ; il n’y a guère que les métaux précieux comme l’or qui puisse être stockés. Pour le reste, pétrole, jus d’orange, blé, cuivre, porc…la détention en direct est tout simplement impossible.
Concrètement, pour jouer le thème des matières premières on a le choix entre prendre des postions sur les marchés à terme ou investir dans les entreprises cotées intervenant dans le secteur, comme par exemple des sociétés pétrolières ou des minières. Et en matière de gestion collective on dispose de 2 catégories des fonds : la catégorie Secteur Ressources Naturelles avec des fonds tels que SG Actions Matières Premières de la Société Générale dont les portefeuilles est composé de valeurs cotées comme Goldcorp dans l’aurifère ou ExxonMobil dans le pétrolier et la catégorie Futures sur matières premières.
C’est dans cet univers que l’on trouve en particulier les ETF dédiés aux matières premières. C’est le cas par exemple du Lyxor ETF Commodities CRB qui réplique la performance de l’indice CRB Commodities géré par Reuters et Jefferies ou l’ETF All commodities DJ-AIGCI de la société ETF Securities Limited qui est lui calé sur un indice Dow Jones.
Un marché de futures
L’indice CRB Commodities dont l’origine remonte aux années 50, compte aujourd’hui 19 constituants parmi lesquels l’aluminium, le cacao, le café, le cuivre, le coton, le pétrole (à hauteur de 23%), l’or mais aussi le bétail sur pied, le jus d’orange, le soja, le nickel, etc.
Cet indice n’est pas calculé sur la base des cours "spot", ce qui correspondrait à une situation où on aurait effectivement les denrées en stock pour les vendre au moment jugé le plus approprié, mais sur la base des marchés à terme. Cette approche implique de faire « rouler les positions », c'est-à-dire de vendre les contrats qui vont arriver à échéance pour les remplacer par des contrats à plus longue échéance. A l’origine ces futures, contrats à terme, étaient surtout utilisés par les opérateurs comme couvertures dans le cadre d’une stratégie d’assurance.
Lorsque le marché à terme est haussier, en situation de contango, les contrats à acheter sont de plus en plus chers et une partie de la prime liée au contrat précédent subit l’érosion associée à la hausse du marché spot. C’est ce qui explique le décalage, parfois important, de rendement pour une même denrée entre le marché spot et le marché à terme.
Prenons le cas du contrat 2 mois sur le pétrole WTI à New York. Entre le début et la fin 2009 il est passé de 42 à 79 dollars, soit une hausse de l’ordre de 88%. Dans le même temps, l’ETF WTI 2 month prenait quant à lui un « petit » 40%.
Gisement typé
De leur coté les fonds actions qui investissent dans des titres du secteur des ressources naturelles sont dans une logique de "buy and hold" : j’achète à un cours qui me semble raisonnable et je garde le titre, quasiment sans frais, jusqu’au moment opportun pour le vendre.
En 2009, année de rebond des marchés actions après un exercice particulièrement calamiteux, plusieurs fonds actions "ressources naturelles" ont enregistré des performances supérieures à 60%. C’est le cas par exemple du fonds Carmignac Portfolio Commodities qui a progressé de 70% en 2009. En portefeuille, des valeurs comme le canadien Pacific Rubiales Energy qui l’année dernière a pris plus de 700% (en euro) ! On s’en doute, de telles performances boursières ne sont vraisemblablement pas appelées à se reproduire tous les ans.
D’autre part, il faut garder à l’esprit que ces fonds actions présentent des biais sectoriels forts. En effet dans leur gisement d’investissement de valeurs cotées liées aux matières premières on trouve essentiellement des pétrolières, des aurifères et plus largement des minières. Les matières agricoles sont en revanche bien moins représentées…