Les conseillers financiers indépendants se demandent à quelle sauce ils vont être mangés : en effet ça bouge dans le monde feutré du conseil et on s’intéresse de plus en plus à la façon dont ils sont commissionnés et rémunérés par les fournisseurs.
Lorsqu’ils vendent un produit financier, comme un fonds de placement, les conseillers financiers sont commissionnés par le fournisseur. Il existe donc un risque de conflit d’intérêts : est-ce que mon conseiller me vend le produit le mieux adapté à mon objectif et à mes contraintes ou est-ce qu’il place les fonds qui lui rapportent les plus grosses commissions ?
C’est pour trancher cette question qu’au Royaume Uni, la FSA (Financial Services Authority, l’équivalent de l’AMF française) vient de publier des règles qui rentreront en vigueur en 2012. La RDR (Retail Distribution Review) vise, entre autres, à renforcer l’indépendance effective des conseillers et à assurer aux investisseurs une meilleure qualité de conseil. Cliquer sur CE LIEN pour consulter le site de la FSA.
A terme, l’Hexagone devra aussi aborder cette question. Aujourd’hui lorsque l’on investit dans une Sicav, une partie des frais de souscription va au vendeur. Quant aux fonds à 0% de frais d’entrée que l’on trouve sur certaines plateformes internet, ils rémunèrent leurs distributeurs via une partie des frais de gestion annuels qui sont facturés chaque année…
Parmi les outils mis en place pour assurer aux investisseurs le meilleur niveau d’indépendance, notons qu’au Canada il existe une classe de fonds spécifiquement destinée aux conseillers financiers. Un fonds peut avoir plusieurs parts selon le canal de distribution retenu et/ou le type d’investisseurs concernés. Par exemple les parts I des fonds sont destinées aux investisseurs Institutionnels avec un minimum de souscription important et des frais moins élevés, alors que la part destinée aux investisseurs individuels (« retail ») affiche des minimum de souscription plus bas… mais des frais plus élevés.
Au Canada, les classes F des fonds affichent des frais de gestion annuels plus bas que les autres parts, de l’ordre de 1%. Ces classes F sont vendues par les conseillers financiers qui négocient ensuite directement avec leurs clients investisseurs le montant de leurs honoraires. Un exemple à suivre ?