L’industrie de la gestion collective n’en finit pas de faire sa mue. C’est ce qui ressort de l’enquête réalisée par Skandia IG au niveau mondial auprès d’un panel de sociétés de gestion représentant un total près de 2.000 milliards de dollars d’encours.
Parmi les évolutions pointées par les professionnels, un développement des commissions de sur-performance. Ces commissions, lorsqu’elles sont calculées sur une base relative (sur-performance par rapport à un indice de référence), sont de nature à permette d’aligner les intérêts du gérant avec ceux de l’investisseur. Mais parallèlement ils s’attendent à une baisse des frais de gestion annuels. Cette tendance est liée, selon les répondants, à la concurrence des ETF qui eux affichent souvent des frais plancher.
Autre enseignement, le développement de l’architecture ouverte. Alors que sur certains marchés, comme la France par exemple, une bonne partie de la distribution de fonds est réalisée dans le cadre d’une « architecture fermée » où les réseaux bancaires ou d’assurance vendent essentiellement les produits maison, les professionnels s’attendent à ce que les plateformes de distribution et les courtiers, qui donnent accès à une plus large palette de fonds, gagnent du terrain au cours des 3 prochaines années.
Consolidation du secteur
Thème récurrent dans les enquêtes concernant l’industrie de la gestion, la consolidation du secteur est à l’ordre du jour. Et là encore les professionnels s’accordent dans leur majorité à penser que l’on va assister à une amplification des opérations d’acquisition ou de fusion dans le monde de la gestion. Particulièrement en Europe où la profession apparaît particulièrement segmentée avec de nombreuses boutiques ou structures de taille intermédiaire qui bénéficieraient d’économies d’échelle en se rapprochant.
D’autant que 85% des sociétés de gestions interrogées estiment qu’à l’avenir elles vont devoir passer plus de temps sur les aspects réglementaires. Mais ces évolutions de la réglementation représentent aussi une opportunité ; ainsi UCITS IV est vue comme une évolution positive pour l’industrie en donnant, entre autres, un cadre transparent pour la gestion alternative.
Parallèlement, les sociétés qui ont participé à cette enquête sont conscientes que l’industrie de la gestion est de plus en plus observée et que ses pratiques sont passées au peigne fin. Ainsi, elles estiment par exemple que les sélectionneurs de fonds deviennent de plus en plus rigoureux dans leurs analyses… (sans doute un effet Madoff) et ils s’intéressent de plus en plus à la façon dont les gérants sont rémunérés. Un intérêt que chez Morningstar nous partageons dans le cadre de l’analyse qualitative des fonds.