Au cours d’un trimestre marqué par les événements géopolitiques au Moyen-Orient et le séisme au Japon, le marché des actions françaises a, contre toute attente, fait preuve d’une belle résistance. L’indice CAC 40 dividendes réinvestis a enregistré une progression de 4,9% sur les trois premiers mois de 2011 et les valeurs moyennes, représentées par le CAC Mid 100, une hausse de 5,1%. Les plus petites capitalisations se singularisent avec une hausse de 11,1% pour l’indice CAC Small 90. L’actualité chargée du trimestre a fait passer au second plan les inquiétudes sur la dette publique en zone euro. Le secteur financier en a profité pour tirer le marché vers le haut. Crédit Agricole (+21,9%), Société Générale (+14,0%), Natixis (+14,0%) et AXA (+18,4%) comptent parmi les plus fortes progressions du CAC 40. A noter également, la forte progression des valeurs technologiques telles que CapGemini (+17,3%), Gemalto (+8,9%) et Alcatel-Lucent (+85,8%). Les valeurs dans l’énergie ont globalement profité de la hausse des cours du pétrole depuis le début de l’année - notamment Total (+8,3) et CGG Veritas (+11,7%) – un élément qui a au contraire pesé sur Air-France (-13,4%). Parmi les lanternes rouges du marché français on retrouve les valeurs dans la consommation, et en particulier celles exposées au marché japonais comme LVMH (-9,3%) et PPR (-9,1%) avec sa filiale Gucci. En plus du Japon, Renault (-10,3%) a fait les frais de ses déboires internes.
Dans cet environnement, la moyenne de la catégorie Morningstar Actions France Grandes Capitalisations, sous-performe l’indice et progresse de 4,0% sur le trimestre. L’une des meilleures performances revient au fonds Elan Sélection France (+7,0%) qui est noté Supérieur. Les gérants très expérimentés aux commandes de ce fonds, Philippe Chaumel et Didier Bouvignies, ont bénéficié de leur pari sur les financières renforcé au cours de 2010 (24% du portefeuille contre 15% pour la catégorie au 1er janvier 2011) et d’un petit pari sur Alcatel-Lucent. Le seul fonds noté Elite de la catégorie, Moneta Multi Caps, a bénéficié dans une moindre mesure de son exposition importante au secteur financier. Le fonds a progressé de 4,9%. Du côté des perdants, le fonds Uni-Hoche (Supérieur) a commencé l’année en demi-teinte avec une hausse de 2,9% après une année 2010 exceptionnelle. Le gérant avait réduit son exposition aux valeurs de consommation liées aux émergents fin 2010 (LVMH, L’Oréal et Christian Dior) mais pas suffisamment pour échapper à la baisse de ces titres depuis le début de l’année. Mêmes causes, mêmes effets pour le fonds AXA France Actions (Supérieur) qui a clôturé le trimestre en deçà de la moyenne (3,0%). La gérante Chrysoula Zervoudakis, que nous avons rencontrée récemment, reste convaincue de la pertinence de son positionnement sur des entreprises françaises orientées vers les marchés émergents et les Etats-Unis. Plus largement, les gérants font preuve d’optimisme sur l’évolution des marchés puisque le niveau moyen de cash dans les portefeuilles de la catégorie (1,6% depuis le début de l’année) est proche de ses plus bas historiques.
La catégorie Morningstar Actions Petites et Moyennes capitalisations a, de son côté, progressé de 4,8% sur le trimestre. Le marché des plus petites capitalisations s’est montré très dynamique par rapport aux valeurs moyennes. Sans surprise, les fonds les plus exposés aux small caps s’en sont donc le mieux sortis. Le fonds LFP Actions France Small Caps PME affiche la meilleure progression de la catégorie (+13,5%). Au 1er janvier 2011, le portefeuille était exposé à 100% aux petites capitalisations contre 29%, en moyenne, pour les fonds de la catégorie. Moneta Micro Entreprise (noté Elite) est en hausse de 8,6%, le fonds ayant là aussi bénéficié de son exposition très élevée aux plus petites valeurs. La sélection de titres a été payante en toute fin de trimestre pour ce fonds géré par Romain Burnand et son équipe. En fin de tableau, Ulysse (Standard) affiche une progression timide de 1,9%. Le gérant avait peu d’exposition aux valeurs technologiques et certains paris ont coûté comme par exemple NRJ Group (-7,6%) et Club Méditerranée (-1,6%).
Enfin, le marché actions de la zone euro affiche un contraste saisissant en ce début d’année par rapport à 2010. Le DAX allemand enregistre une hausse très modeste (+1,8%) tandis que les marchés d’Europe du Sud affichent des progressions insolentes de 7,7% pour le MIB italien et 7,3% pour l’IBEX 35 espagnol. L’Euro Stoxx termine le trimestre sur une note positive (+3,8%). La moyenne de la catégorie Actions Eurozone Grandes Capitalisations progresse de 3,2%. Les fonds les plus performants ont bénéficié de leur exposition aux pays d’Europe du Sud. Par exemple, le fonds HSBC GIF Euroland Equity (Supérieur) a fini dans le premier quartile, notamment grâce à sa surpondération sur l’Espagne (16%) accentuée fin 2010. Les gérants ayant à cet égard un positionnement plus défensif ont souffert. C’est le cas par exemple de Philippe Brugère-Trelat sur Franklin Mutual Euroland (Elite) qui a progressé de seulement 1,3%.
A fin mars 2011, la recherche qualitative de Morningstar couvre 22 fonds dans les catégories Actions France Grandes Capitalisations/Petites et Moyennes Capitalisations et 49 fonds dans la catégorie Actions Eurozone Grandes Capitalisations. Pour retrouver la liste de tous les fonds notés, cliquez ici.