En fin de semaine dernière, l’AMF a diffusé un communiqué pour alerter les investisseurs sur les agissements de la société Victory Suisse qui annonce un rendement de 6 à 8% par mois. Pour faire bonne mesure, et parce que ce serait bête de s’en priver, le placement est bien sûr accompagné d’une garantie en capital.
Dans sa grande mansuétude, l’AMF s’abstient dans son communiqué de dire que cette offre sent l’escroquerie ; l’Autorité des Marchés Financiers se contente d’indiquer que cette société n’est pas enregistrée auprès d’elle, qu’elle n’est donc pas habilitée à démarcher sur le marché français et en conséquence « recommande aux investisseurs de ne pas donner suite aux sollicitations d’investissement qui émaneraient de l’une de ces sociétés et de ne pas les relayer auprès de tiers, sous quelque forme que ce soit. »
On l’a compris, une telle offre ne tient pas la route, en effet, il est impossible de garantir de tels rendements sur un placement financier. Quelle que soit l’ingénierie financière mise en œuvre, il est impossible d’échapper à la règle qui veut que des rendements importants induisent des risques (de perte) eux aussi importants.
C’est le fameux couple « rendement-risque » : parmi les grandes classes d’actifs la moins risquée est le « monétaire », mais elle a rapporté en moyenne moins de 1% au cours de la dernière année. Si on vise du 6 à 8% par an, alors il faut se tourner vers des placements plus risqués comme les obligations à haut rendement ou les actions. Quant à 6 à 8% par mois, c’est du Madoff.
Existe-t-il des placements qui font mieux que le monétaire mais sans risque ? Ponctuellement oui. Par exemple le Livret A dont le rendement a été relevé à 2,25% début août mais dont les dépôts sont plafonnés à 15.300 euros ; ou encore les « super-livrets » qui offrent dans le cas du Livret Epargne Orange d’ING Direct 4,5%... pendant 3 mois puis 1,75%. Mis à part ces offres d’appel, il n’existe pas de placements rémunérateurs sans risque !
Quant aux fonds garantis, la garantie en capital est parfois partielle tandis que la performance est conditionnelle : elle est liée à la performance d’un indice, d’un panier d’indices ou d’actions. Là encore, il faut bien lire le prospectus car il arrive que la communication commerciale de ces fonds soit trompeuse (voir par exemple l’article 9% garantis la première année… ).
