Alors que les marchés de la zone euro avaient globalement enregistrés de modestes hausses sur la première moitié de l’année, tout a basculé au cours de l’été. La dégradation de la note souveraine des Etats-Unis a déclenché une tempête sur les marchés actions qui a été particulièrement violente au sein de la zone euro, empêtrée dans ses problématiques d’endettement et de croissance faible. Les sommets européens à répétition et les échafaudages pour sauver la zone euro n’ont pas convaincu les marchés. L’indice Euro Stoxx 50 (dividendes réinvestis) est en hausse au dernier trimestre (+6,8%) mais le bilan sur l’année est clairement négatif : l’indice clôture sur une chute de 14,1%. Le CAC 40 NR subit une baisse annuelle du même ordre (-14,3%) tout comme le DAX (-14,7%). Les marchés espagnol (-13,1%) et italien (-22,0%) sont également en nettes baisses. La bourse d’Amsterdam s’en tire mieux avec une baisse limitée à 8,8%. Dans ce contexte, les moyennes des catégories Morningstar Actions Zone Euro Grandes Capitalisations et France Grandes Capitalisations sont en repli respectivement de 15,5% et 15,7%.
A l’épicentre de la crise, ce sont les valeurs du secteur financier qui ont été le plus durement touchées en 2011. Banques françaises et italiennes ont payé de lourds tributs avec des chutes de cours vertigineuses pour Société Générale (-52,3%), Crédit Agricole (-49,4%) et Unicredit (-57,1%). Paradoxalement, les espagnoles ont le mieux tiré leur épingle du jeu (BBVA : -6,4% ; Banco Santander : -18,5%). Certaines valeurs cycliques ont pâti du coup d’arrêt de la croissance mondiale. Schneider Electric (-24,5%), ArcelorMittal (-50,3%) et Siemens (-18,1%) sous performent le marché. Seulement 10 valeurs de l’Eurostoxx 50 ont échappé à la baisse en 2011. Sanofi affiche la plus forte progression (+23,8%) de l’année suivie par des valeurs dans le secteur de la consommation courante (Unilever : +17,3% ; Danone : +6,1%). A noter également, la bonne tenue des valeurs pétrolières (Repsol : +17,9% ; Total : +5,4% ; Eni : +2,5%).
Catégorie Morningstar Actions Zone Euro Grandes Capitalisations
Globalement, les gérants qui se sont montrés prudents sur le secteur financier sont ressortis gagnants en 2011. Le fonds Allianz RCM Euroland Eq Growth (noté Bronze) signe l’une des meilleures performances avec une perte contenue à -4,2% contre -15,5% pour la catégorie. Le fonds était entièrement absent du secteur financier et le style de gestion, orientée vers des valeurs au profil de croissance plus robuste (SAP, Inditex, Danone, Heineken) a été fructueux. Petercam Equities Euroland (Silver) surperforme également la moyenne de la catégorie (18ème percentile). Le fonds a souffert de son exposition aux valeurs cycliques mais a bénéficié de sa faible présence sur le secteur financier, particulièrement les assureurs, que le gérant Guy Lerminiaux considère comme peu transparents. Certains gérants ont toutefois réussi à s’en tirer honorablement tout en restant exposé aux valeurs financières. C’est par exemple le cas du fonds AXA Valeurs Euro (Bronze), géré par Gilles Guibout, qui termine dans le premier quartile de la catégorie. La sélection de titres a évité les plus fortes baisses dans le secteur financier et le gérant nous faisait part récemment de sa volonté de maintenir le cap sur des valeurs exposées structurellement à la croissance mondiale malgré le ralentissement observé sur certains pays émergents.
En queue de classement, des gérants ont payé chers leurs convictions sur le secteur financier. C’est le cas du fonds de Rothschild & Cie, R Convictions Euro (Bronze) qui, avec près d’un tiers de ses actifs investis sur les banques et assureurs (soit 1,5 fois plus que la moyenne de la catégorie), termine l’année parmi les derniers de la catégorie (97ème percentile). Metropole Euro (Silver) a également connu une année 2011 décevante (92ème percentile). Sa sous-performance tient à la surpondération du portefeuille sur des valeurs cycliques et industrielles, sensibles à l’activité économique, au détriment de secteurs plus défensifs comme la santé et les télécoms. R Convictions Euro et Metropole Euro sont gérés avec conviction, sans égard aux indices, et malgré leur sous performance, les gérants n’ont pas modifié leurs paris. Nous apprécions cette force de conviction : la capacité des gérants à aller contre la tendance est à notre avis l’un des éléments qui expliquent le succès de ces deux fonds sur le long terme.
Catégorie Morningstar Actions France Grandes Capitalisations
L’exposition au secteur financier a également été un facteur discriminant pour les fonds d’actions françaises. La catégorie est en repli de 15,7% sur l’année, sous performant l’indice CAC 40. La rapidité du retournement au cours de l’été a pris de court nombre de gérants qui, au deuxième trimestre, se montraient encore relativement optimistes. Contrairement à ce qui s’était passé en 2008, la plupart des gérants n’ont donc pas augmenté le cash dans leur portefeuille. En moyenne, le cash est resté inférieur à 3% sur l’année pour la catégorie. Pour les mêmes raisons que leurs alter ego investis en zone euro, les fonds R Conviction France (Bronze) et Metropole France (Silver) terminent parmi les derniers de la catégorie (99ème et 96ème percentile). En haut de tableau, le fonds Uni-Hoche (Silver) sous la houlette de l’expérimenté Pierre Duval se distingue avec une perte contenue à 9,3%, l’une des meilleures performances de la catégorie et la quatrième année consécutive de surperformance du fonds. Dès les premiers signes de ralentissement, Duval a réduit la partie du portefeuille la plus sensible à la conjoncture (énergie et financières) pour renforcer les valeurs de consommation défensive et la santé. AXA France Actions (Silver) a fait mieux que la moyenne (-12,2%) tout comme Centifolia (Silver) qui, avec une perte de -13,2%, se classe dans le 19ème percentile. L’approche conservatrice de son gérant historique, Jean-Charles Mériaux, a payé dans les phases de baisse. Géré avec une stratégie similaire, le fonds EdR Tricolore Rendement (Bronze) n’a en revanche pas tenu toutes ses promesses cette année (68ème percentile). L’exposition à certaines cycliques (Air France) et l’ajout de valeurs bancaires avant l’été (BNP, Natixis) ont été coûteux.
Catégorie Morningstar Actions France Petites et Moyennes Capitalisations
Du côté des petites et moyennes capitalisations françaises, les gérants sont loin d’avoir été ménagés. Les indices CAC Mid 60 NR et le CAC Small NR sous-performent nettement l’indice CAC 40 avec des chutes respectives de -20,0% et -16,2%. La moyenne de la catégorie Morningstar Actions France Petites et Moyennes capitalisations cède 17,4%. Les fonds de la catégorie notés Gold, Moneta Multi Caps et Moneta Micro Entreprises, finissent l’année dans la première moitié de tableau (35ème et 42ème percentile respectivement), des performances relatives en deçà de leurs excellents track record de long terme qui s’expliquent par le maintien d’un biais offensif et la présence de valeurs bancaires dans les portefeuilles des deux fonds. Une fois n’est pas coutume, l’année 2011 a été plus difficile pour Valfrance (Silver) qui enregistre une baisse de 24,5% et se classe dans le 91ème percentile. Air France et Dexia, l’un des premiers paris du gérant, ont pesé lourdement sur la performance du fonds. La gestion de conviction menée par James Ogilvy et Jean-François Cardinet sur Objectif Small Caps France (Bronze), n’a pas été non plus couronnée de succès cette année (68ème percentile) mais nous restons positifs sur le potentiel de long terme de ce fonds.
A fin décembre 2011, la recherche qualitative de Morningstar couvre 55 fonds dans la catégorie Actions Zone Euro Grandes Capitalisations, 15 fonds dans la catégorie Actions France Grandes Capitalisations et 8 fonds dans la catégorie Actions France Petites et Moyennes Capitalisations. Pour retrouver la liste de tous les fonds notés, cliquez ICI.